Trafics de drogue à Nice: Estrosi interpelle Darmanin sur le manque d'implication de l'État

Christian Estrosi a remporté la région Paca - AFP
"Monsieur le ministre, n'abandonnez pas les maires!" Dans une interview au Figaro, le maire de Nice, Christian Estrosi, a déploré le manque d'implication de l'État, notamment dans la lutte contre le trafic de stupéfiants dans sa ville. Et en a profité pour interpellé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"On ne regarde pas la situation à Nice avec le sérieux nécessaire. L'État n'assume pas sa responsabilité régalienne et je me dis que l'on se moque de nous", déplore Christian Estrosi dans les colonnes de nos confrères.
"L'État ne mobilise pas les forces nécessaires"
Le maire de Nice regrette que ses "appels récurrents lancés à l'État" ne soient pas entendus et affirme ne pas recevoir ce qu'il attend pour mettre fin à une situation qu'il juge préoccupante, notamment dans le quartier des Moulins.
"Des opérations ponctuelles sont engagées mais rien de permanent pour pouvoir mettre un terme à une situation qui ne cesse d'empirer", affirme-t-il ajoutant que "l'État ne mobilise pas les forces nécessaires et les habitants de ces quartiers ne supportent plus d'être pris en otage".
Il explique également que le ministre de l'Intérieur avait promis de mobiliser en permanence une unité mobile de CRS dédié mais que "la chaîne de commandement ne semble ni mobilisée, ni capable de mettre en place une organisation opérationnelle adaptée à la situation".
Estrosi veut prendre les choses en main
Ne se sentant "pas écouté", Christian Estrosi veut essayer de prendre la situation en main et va présenter ce vendredi lors du conseil municipal, les moyens qu'il souhaite mettre en place. Il a annoncé le 5 avril dernier un "plan Moulins" comprenant notamment l'installation de caméras intelligentes ou le déploiement de 24 agents de sécurité armés d'ici la fin de l'année.
"Je ne laisserai pas l'impuissance dégrader davantage les conditions de vie des habitants", martèle le maire de Nice au Figaro.
Ce plan arrive après la diffusion, par le député LR Eric Ciotti, d'une vidéo tournée le 24 mars par un habitant du quartier et montrant un homme apparemment porteur d'une arme de guerre.