Tourrettes-sur-Loup: les habitants et la mairie vent debout contre un projet d’installation d’antenne 5G

"Non à l’implantation d’une antenne 5G sous nos fenêtres." À Tourrettes-sur-Loup (Alpes-Martimes), les habitants et la mairie sont vent debout contre un projet d’installation d'antenne 5G en plein cœur du quartier Pont du Loup sur le chemin de la Papeterie. Ils dénoncent un manque total de concertation avec eux.
"On n’est pas en zone blanche"
"On l’a appris à l’occasion de la vente d’une villa qui s’est annulée, et un panneau de chantier qui a circulé d’une parcelle à une autre parcelle", déplore auprès de BFM Nice Côte d’Azur Pierre Jourdain, habitant du quartier.
"On a la fibre, on a tout, on a la 4G, 5G. Tout passe. Vous allez sur les sites officiels, on voit qu’on n’est pas en zone blanche du tout," souligne un autre résident, qui s’interroge sur la pertinence de ce projet d’implantation.
Par ailleurs un habitant souligne que la zone est classée "rouge" avec "des risques de glissement de terrain".
Autre sujet de préoccupation des habitants: "le patrimoine foncier qui va être dévalué". Un enjeu d’autant plus sensible pour ceux vivant à proximité immédiate du site prévu pour l’antenne, comme Miroslav et Danielle Lavrencic, installés depuis 51 ans. Cette longue tour métallique devrait bientôt s'élever face à leur maison, à la place du bosquet jouxtant leur jardin.
"Je sais que mon mari, il y tient à cette maison. C’est lui qui l’a construite. On a trimé pour avoir cette maison et maintenant, le jour où on veut la vendre, s’il y a les antennes..." témoigne Danielle Lavrencic.
La mairie impuissante
Du côté de la municipalité, deux recours devant la justice ont échoué. La juridiction a tranché en faveur de l’opérateur téléphonique. La mairie se dit aujourd’hui démunie face à une réglementation qui offre peu de marge de manœuvre aux communes.
"Je reste toujours surpris quand notamment l’architecte des bâtiments de France vient demander à avoir des exigences sur la couleur des volets, sur la taille des fenêtres," explique le maire Frédéric Poma.
"Et là, ça ne pose de problème à personne de mettre des antennes de 30 mètres de haut? 30 mètres, c’est quasiment un immeuble de huit étages!" ajoute-t-il.
La municipalité ne s’avoue toutefois pas vaincue. Elle prévoit de déposer un nouveau recours devant les juges, même si cette démarche ne suspendra pas la reprise des travaux. La pétition lancée l’année dernière contre le projet, toujours en cours, a déjà recueilli plus de 600 signatures.