Sécheresse dans les Alpes-Maritimes: le lac du Broc complètement à sec

"Tout ça, normalement, c'est complètement en eau." C'est une situation sur laquelle les autorités alertaient déjà à la fin du mois d'août, mais c'est désormais une réalité. Le lac du Broc, dans les Alpes-Maritimes, est à sec.
Une situation "très critique", explique Anne-Laure Thaon, ingénieure hydrologue et responsable du pôle ressource en eau au SMIAGE (Syndicat Mixte pour les Inondations, l’Aménagement et la Gestion de l’Eau), causée par la baisse du niveau de la nappe phréatique du lac.
La biodiversité en danger
Problème, le niveau de cette nappe est aujourd'hui tellement bas qu'il est impossible de le mesurer.
"On ne peut pas faire de mesure de la nappe phréatique alluviale en ce point-là, puisqu’on n’a plus d’eau. Donc on sait qu’elle est beaucoup plus basse que les 14 mètres du fond du forage", explique Anne-Laure Thaon sur BFM Nice Côte d'Azur.
En août, le niveau du lac, qui avait baissé de huit mètres, inquiétait déjà. En un mois et demi, le niveau a de nouveau baissé de plus d'un mètre, les récentes pluies n'ayant pas suffi à stopper le phénomène.
Aujourd'hui, c'est toute la biodiversité du lac qui est menacée. "Le niveau d'eau descend chaque jour de 15 à 20 centimètres. Dans trois semaines, il n'y aura plus aucune vie dans ce lac", alerte Jean-Luc Cerutti, président de la Fédération de pêche des Alpes-Maritimes.
En août dernier, il expliquait déjà que le lac du Broc abrite des espèces qui ne se trouvent pas ailleurs dans le département. "C'est le seul endroit où l'on peut retrouver des espèces comme le carnassier: les brochets, les black-bass. Et puis, tous les poissons fourrages, les poissons blancs qui sont les gardons, les brèmes, les ablettes."
Des solutions envisagées
Les habitants du secteur déplorent quant à eux un niveau d'eau qu'ils n'ont jamais vu aussi bas. "C'est dramatique. Je n'aurais jamais imaginé que ce volume d'eau s'évaporerait en si peu de temps", constate l'un d'eux.
En deux ans, le lac s'est complètement asséché.

Le département connait actuellement un déficit de pluviométrie de 60%, et les prochains mois doivent être décisifs. Des précipitations suffisamment intenses et étalées sur l'hiver pourraient permettre dans un premier temps d'humidifier les sols, et ensuite recharger la nappe phréatique.
En attendant, le département et la commune du Broc envisagent des solutions pour qu'une telle situation ne se reproduise pas.
"On a, dans les vallons qui descendent du village, plusieurs torrents qui coulent en permanence, donc on pourrait les capter et les amener", explique Philippe Heura, maire du Broc. "Ce n'est pas facile parce que la topographie du terrain n'est pas idéale, mais c'est faisable."