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Refus d'obtempérer à Nice: Anthony Borré défend la "présomption de légitime défense"

Un badge de la police sur une veste (illustration)

Un badge de la police sur une veste (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

A la suite de la mort d'un conducteur tué par le tir d'un policier ce mardi à Nice, le premier adjoint au maire de la ville, Anthony Borré, a défendu la "présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre.

"Il appartiendra aux enquêteurs de dire si la bonne décision a été prise". Invité de BFMTV ce jeudi matin, Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, a réagi à la mort d'un homme mercredi dans sa ville, tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer.

L'élu s'est dit résolument "du côté de la police" et a appelé à la fermeté. "Si nous ne sommes pas du côté de l'autorité légitime, nous ne vivrons plus en démocratie. Nous serons alors dans un système d'anarchie, si nous ne faisons pas confiance à ceux qui portent l'uniforme, qui se trouvent mis en danger par des chauffards qui roulent sans permis, c'était le cas à Nice, et qui leur foncent dessus, au risque de leur vie", a-t-il déclaré.

"La justice ne se rend pas sur Snapchat"

Anthony Borré a également défendu le principe de "présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre, appelant "à la plus grande prudence" concernant les vidéos du policier en train de tirer circulant sur les réseaux sociaux.

Sur l'une d'elles, on y voit le véhicule incriminé faire marche arrière, avant de s'arrêter. Le policier, sur le côté, tire alors dans la fenêtre du conducteur au moment où celui-ci semble redémarrer. Une version des faits différentes de celle d'un véhicule fonçant sur l'agent de police, encore à l'intérieur de son véhicule à ce moment-là, comme l'a affirmé Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental SGP.

"La justice ne se rend pas sur Snapchat, sur Twitter, sur Facebook, ni même sur des vidéos amateur. Nous ne savons pas ce qu'il s'est produit avant. [...] Il faut être prudents, nous ne savons pas ce qu'il s'est passé dans la voiture, nous ne voyons pas l'ensemble de la scène", défend l'adjoint au maire de Nice.

Et de poursuivre: "Lorsque l'on refuse de répondre à l'injonction d'un policier, et qu'en plus on a pas de permis et qu'on est dans un véhicule volé, on est un délinquant. Et c'est ça qui justifie, pour moi, la présomption de légitime défense que je réclame pour les refus d'obtempérer pour les policiers et les gendarmes".

Une double enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur les faits. Mercredi soir, le policier de 23 ans auteur du tir mortel a été placé en garde à vue par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices". Une procédure habituelle dans ce type de cas. Le passager du véhicule a lui aussi été placé en garde à vue.

Sarah Boumghar