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Procès de l'attentat de la basilique de Nice: le parcours de Brahim Aouissaoui détaillé devant la cour

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La journée de procès ce jeudi 20 février a été consacrée au parcours du principal suspect, de la Tunisie jusqu'en France. Le Tunisien sera interrogé à la barre dès lundi.

Deux ans avant d'assassiner trois personnes dans la basilique de Nice, le 29 octobre 2020, Brahim Aouissaoui s'était "isolé de sa famille" et "ne fréquentait plus que des salafistes", a expliqué ce jeudi 20 février devant la cour d'assises spéciale de Paris un enquêteur de l'antiterrorisme, retraçant le parcours chaotique de l'accusé.

L'interrogatoire du jeune Tunisien de 25 ans, mutique durant l'instruction et peu bavard depuis l'ouverture de son procès, est prévu lundi 24 février.

Se rendre en France "pour tuer"

Quand il quitte la Tunisie le 18 septembre 2020, à l'insu de sa famille, Brahim Aouissaoui a comme objectif de se rendre en France "pour tuer", affirme l'enquêteur de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), identifié comme Sdat-268. "Il a la haine de la France", souligne l'enquêteur qui intervient en visio.

L'attentat de la basilique de Nice a été le troisième acte d'un automne meurtrier qui a débuté le 2 septembre 2020 avec la republication par Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet, le même jour que l'ouverture du procès de l'attentat du 7 janvier 2015, détaille Sdat-268.

Une semaine après la republication des caricatures, des médias proches d'Al-Qaïda appelaient à frapper la France, "porte-étendard des croisades en Europe". Le 25 septembre, un Pakistanais attaquait avec un hachoir deux personnes qui se trouvaient devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, rue Nicolas-Appert, à Paris. Le 16 octobre, un jeune Tchétchène poignardait et décapitait à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le professeur d'histoire Samuel Paty qui avait montré en classe des caricatures du prophète.

Le 25 octobre, quatre jours avant l'attentat, un média pro Al-Qaïda, appelle à "égorger" des Français dans "leurs églises".

Arrivé en Europe via une embarcation clandestine

Sdat-268, qui déplore la "très faible coopération des autorités tunisiennes" à l'enquête, raconte le départ de Brahim Aouissaoui vers l'Europe sur une embarcation clandestine.

Il débarque le 20 septembre sur l'île italienne de Lampedusa avant d'être mis en confinement, pour cause de Covid-19, sur un navire italien qui le débarque finalement à Bari, le 9 octobre, avec ordre de quitter le territoire italien sous sept jours.

En fait, Aouissaoui se rend en Sicile où il travaille dans une oliveraie.

L'enquêteur raconte qu'il fait part à ses proches dans des messages audio de son intention d'aller en France. Sur le téléphone de l'accusé, on retrouve notamment des photos d'Emmanuel Macron devant le cercueil de Samuel Paty et de l'assassin de ce dernier, Abdoullakh Anzorov.

JMA avec AFP