Prière à l'école à Nice: la grand-mère d'un élève évoque "un jeu" et une stigmatisation "lamentable" des enfants

La semaine dernière, le maire de Nice, Christian Estrosi, dénonçait des prières musulmanes faites "par des enfants de CM1 et CM2" dans trois établissements de la ville.
S’il s’agit de "phénomènes isolés", qui ne se sont pas déroulés les mêmes jours, selon Natacha Chicot, la rectrice de l’académie de Nice, ces prières ont fait réagir la classe politique et le gouvernement.
"Ce n'était vraiment qu'un jeu"
Un tourbillon politique non sans répercussion sur les familles des enfants. "C’est néfaste pour tous y compris pour les personnes qui ne sont pas concernées, s’indigne la grand-mère d’un des élèves au micro de BFM Nice Côte d'Azur. Stigmatiser des enfants, c’est lamentable".
Son petit-fils, scolarisé dans l'une des trois écoles où les prières ont eu lieu, "faisait partie du groupe", explique la grand-mère. D'après elle, les enfants "jouaient et faisaient une imitation de la prière. Il n’y avait aucune intention, aucune religion, ce n’était vraiment qu’un jeu”.
Un jeu interrompu par la maîtresse, poursuit la grand-mère sur BFM Nice Côte d'Azur. "Elle les a bien tous repris pour leur expliquer ce que l’on pouvait faire et ce qu’on ne pouvait pas faire."
Dans cet établissement, la fête de fin d'année a été compromise à la suite de ces révélations.
"Beaucoup de bruit pour pas grand chose"
"Il était question avant-hier de supprimer la kermesse de l’école car certains parents dont les enfants faisaient partie du groupe, et qui étaient de confession musulmane, avaient peur d’avoir des retombées", indique la grand-mère. "C’est beaucoup de bruit pour pas grand chose", répète-t-elle à BFM Côte d'Azur.
D’après elle, cette affaire a fait naître des craintes chez les parents d’élèves: "La maman d’un petit garçon était assez inquiète, à cause, de la stigmatisation."
"Tout est monté en épingle, tout prend des proportions incroyables et cela nuit à la solidarité", conclut-elle en visant les élus qui se sont emparés de cette affaire. "C'est vraiment beaucoup de bruit pour pas grand chose", ajoute-t-elle.
Des signalements des chefs d'établissement
Mercredi dernier, l'inspecteur académique de Nice avait informé Christian Estrosi de "prière musulmane par des enfants de CM1 et CM2".
"Des faits qui remontent à fin mai et début juin et qui s’étaient déroulés dans trois écoles niçoises au moment "de la pause méridienne" précisait le cabinet de la rectrice à BFM Nice Côte d’Azur.
Dans les trois établissements en question, les chefs d'établissement ont jugé les faits suffisamment sérieux pour être remontés à leur hiérarchie académique. Des signalements décrivant les faits ont été effectués auprès du rectorat.
Des faits "intolérables" pour Pap Ndiaye
Une prière avait été organisée par une dizaine d'élèves dans l'école Saint-Sylvestre. Une autre par trois élèves à Fuon Cauda. Une minute de silence avait également été effectuée en hommage au prophète dans la dernière école du Bois de Boulogne, à l'initiative d'un seul élève.
Vendredi, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye avait qualifié "d'intolérables" les prières en question.
"Les faits qui se sont passés dans trois écoles primaires de Nice sont intolérables. Je mobilise immédiatement les équipes valeurs de la République. En lien avec Christian Estrosi, le gouvernement prend toutes les mesures nécessaires pour faire respecter la laïcité dans nos écoles", avait-il écrit sur Twitter.