Prières dans des écoles à Nice: Pap Ndiaye dénonce des faits "intolérables", une enquête de l'Inspection générale ouverte

Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a qualifié vendredi d'"intolérables" les prières, musulmanes selon le maire de Nice Christian Estrosi, prononcées par des élèves de trois écoles élémentaires publiques de Nice lors de la pause méridienne.
"Les faits qui se sont passés dans trois écoles primaires de Nice sont intolérables. Je mobilise immédiatement les équipes valeurs de la République. En lien avec Christian Estrosi, le gouvernement prend toutes les mesures nécessaires pour faire respecter la laïcité dans nos écoles", a écrit le ministre sur Twitter.
Quelques heures plus tard, dans un communiqué commun avec Christian Estrosi, le ministre a condamné à nouveau "des atteintes très graves au principe de laïcité". "De tels faits sont intolérables dans l’École de la République et doivent faire l’objet d’une réponse ferme, collective et résolue. L’École de la République est un sanctuaire pour tous nos enfants, il est de notre devoir de la protéger de tout entrisme religieux", écrivent-ils.
Dans ce même texte, Pap Ndiaye et Christian Estrosi annoncent qu'une enquête de l'Inspection générale est diligentée "pour établir précisément les faits et en tirer les conclusions utiles".
L'élu et le ministre ont également "décidé conjointement que les formations 'laïcité et valeurs de la République' feront désormais l’objet d’un module commun réunissant l’ensemble des personnels".
Les deux hommes précisent que les parents ont été convoqués "dès que les faits sont survenus" et "les équipes académiques valeurs de la République immédiatement mobilisées". "Des séquences spécifiques sur la laïcité ont été organisées dans le cadre de l’enseignement moral et civique à l’attention de tous les élèves des écoles concernées", ajoutent-ils.
Des "intrusions" au sein des "sanctuaires de la République"
Dans une lettre publiée jeudi sur Twitter, Christian Estrosi écrit avoir été informé par l'inspecteur d'académie de "faits extrêmement graves, qui se sont déroulés dans différents établissements de (sa) ville". Il évoque des "enfants scolarisés en CM1 et CM2 qui ont fait la prière musulmane dans la cour de leur établissement ou ont organisé une minute de silence à la mémoire du prophète Mahomet dans leur école".
"Ces situations inacceptables se seraient également déroulées au sein d'établissements du second degré", a-t-il mentionné, dénonçant des "tentatives d'intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République que sont (les) écoles, (la) réponse doit être ferme, collective et résolue".
Dans un communiqué distinct, le maire de Nice dit avoir sollicité "la cheffe du gouvernement pour qu'une grande campagne de sensibilisation au phénomène de radicalisation soit lancée dans les établissements scolaires, pour mieux protéger les enfants et former nos personnels".
Selon une porte-parole du rectorat de Nice, les faits, qu'elle n'a pas détaillés, se sont déroulés lors de la pause méridienne.
Les "parents ont été convoqués et, à ma connaissance ont bien compris qu'on n'a pas le droit de prier dans une école", a déclaré Pap Ndiaye vendredi soir sur notre antenne. Il a assuré qu'avec "fermeté, discernement et pédagogie, c'est ainsi que nous avancerons et progresserons pour faire reculer de façon significative (...) les faits d'atteinte à la laïcité".