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Pauget, Leonetti... Des figures LR des Alpes-Maritimes s'opposent à l'alliance LR-RN proposée par Ciotti

Jean Leonetti

Jean Leonetti - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Les réactions s'enchaînent ce mardi 11 juin après l'annonce d'Eric Ciotti, chef de file des Républicains d'une possible alliance LR-RN. Certains membres des Républicains s'opposent à cette idée.

Un coup de tonnerre politique. Ce mardi 11 juin, Eric Ciotti, le président des Républicains, a appelé à un accord avec le Rassemblement national, suscitant la colère de nombreux élus du mouvement, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le député des Alpes-Maritimes et chef de file des Républicains affirme qu'aujourd'hui, LR "est trop faible pour s'opposer aux deux blocs qui sont les plus dangereux".

Si Christelle D'Intorni, députée (LR) sortante de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes et proche d'Eric Ciotti, a annoncé à BFM Nice Côte d'Azur être "en totale adéquation" avec le souhait du président des Républicains, ce n'est pas le cas son suppléant Stanislas André, qui se désolidarise.

"En tant que député remplaçant de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, et conseiller national LR, je me désolidarise totalement de ce que je considère comme un reniement à la fois de notre Histoire et de nos valeurs", évoque-t-il dans un communiqué de presse.

"J'appelle l'ensemble des élus et militants LR à dénoncer fermement cet accord sur un coin de table et à s'organiser dans les prochaines heures pour défendre nos couleurs et notre honneur le 30 juin et le 7 juillet", poursuit-il.

"Un programme qui n’est pas compatible avec cette stratégie"

L'ancien ministre et actuel maire LR d'Antibes, Jean Leonetti s'oppose également à cette union. "Personne ne s’étonnera que j’y sois opposé", écrit-t-il sur X.

"Notre mouvement politique est porteur d’une histoire, inspiré par des valeurs et s’incarne dans un programme qui n’est pas compatible avec cette stratégie", poursuit le membre des Républicains.

Il estime que la France a "besoin de députés aux convictions fortes, fidèles à leurs engagements et porteurs d’un programme clair et responsable pour sortir le pays des difficultés provoquées par la mauvaise gestion d’Emmanuel Macron". L'ancien ministre apporte son soutien aux candidats LR.

Même constat pour le député des Alpes-Maritimes Eric Pauget qui estime que "dans cette période de trouble, il faut savoir rester solide". "Comme en 2017 et en 2022, il n’y aura pas pour moi de rapprochement ni avec la politique menée par le président Macron qui abime notre pays, ni vers l’inconnu des extrêmes", assure-t-il sur X.

De son côté, Michèle Tabarot, députée de la 9e circonscription du département et président de la commission nationale d'investiture du parti, a co-signé ce mardi une tribune dans le Figaro aux côtés d'autres ténors de LR pour dénoncer l'annonce de son président.

"La position exprimée par Éric Ciotti est une impasse, n'engage pas notre famille politique et ne représente en aucun cas la ligne des Républicains", indique la tribune.

Deux ténors de la région s'opposent

Dans les premières minutes qui ont suivi l'annonce d'Eric Ciotti, le président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, ancien LR, a dénoncé un "Judas" complaisant "avec les extrêmes".

"À présent, c’est clair: il a tué ce parti magnifique, trahi tous ses militants et piétiné nos valeurs. Tout ça pour être ministre de l’Interieur de Madame le Pen: honte à lui!", écrit-il sur X.

Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), dénonce lui une "trahison" du président du parti des Républicains, Éric Ciotti qui "a dévoilé son vrai visage".

"Depuis plusieurs années déjà, je n’ai de cesse de dénoncer avec force la trahison enclenchée par Eric Ciotti et quelques-uns de ses affidés tous guidés par la peur", écrit sur Threads ce dernier.

Christian Estrosi appelle désormais à construire "une coalition de Français qui refusent le chaos". Renaud Muselier, lui, parle de "bâtir notre avenir commun" avec "tous les raisonnables".

Alicia Foricher