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"On est dans la même galère": deux étudiantes contraintes de mendier pour pouvoir se nourrir à Nice

Des étudiants chinois révisant dans un bâtiment d'une université à Pékin, le 30 mai 2013 (illustration)

Des étudiants chinois révisant dans un bâtiment d'une université à Pékin, le 30 mai 2013 (illustration) - WANG ZHAO / AFP

Deux étudiantes en master de psychologie à Nice sont contraintes de demander de l'aide aux autres clients, lors de leur passage en caisse au supermarché, ainsi que dans la rue auprès des passants pour parvenir à se nourrir.

Alors que l'obtention du diplôme et l'avenir professionnel devraient être les principales préoccupations des étudiants, ce n'est pas le cas de deux jeunes femmes en master de psychologie à Nice. Concentrées sur leurs études, elles sont aussi bien occupées à tenter de boucler les fins de mois.

À 20 et 22 ans, elles n'ont pas été acceptées dans les masters proches de chez elles, dans l'Oise et dans le Calvados, racontent nos confrères de Nice-Matin. À deux, elles partagent un studio de 10m², qui leur coûte 550 euros par mois.

210 euros de bourses, 90 euros d'allocation de la CAF et l'aide sa mère permettent tout juste à l'une de payer le loyer.

L'autre s'occupe des courses avec les 200 euros que lui donnent ses parents. Alors parfois, elles doivent demander un coup de pouce aux autres clients. "C'est humiliant comme situation. C'est dégradant", confie l'une d'elles au journal local.

"On se serre les coudes"

Elles se sont même vues, un samedi, mendier devant le Mc Donald's de l'avenue Jean-Médecin. "On ne peut jamais se faire plaisir. Quand des sorties sont organisées par les autres étudiants dans un bar, on apporte notre propre boisson. À la maison, on mange des pâtes avec du sel. On regarde sur le site Too good to go, pour acheter des invendus à prix cassés", témoignent-elles.

Elles se sont même renseignées auprès des distributions alimentaires. Et elles ne sont pas les seules dans ce cas-là. Elles pensent à une autre camarade de leur classe: "On se serre les coudes car on est dans la même galère".

Partout en France, de nombreuses associations se mobilisent pour venir en aide spécifiquement aux étudiants.

"Un logement petit, on s’y fait, mais ça nous met en colère que des propriétaires fixent un loyer aussi élevé. J’ai puisé dans mes économies pour payer les frais d’agence et la caution qui était de deux fois le montant du loyer. Ce n’est pas normal que le Crous ne propose pas davantage de logements pour les étudiants aux ressources modestes. Ici, on préfère construire des hôtels ou des centres commerciaux plutôt que des logements", s'alarme l'une d'elles.

Maïwenn Furic