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Octogénaire agressée à Cannes: la justice annule la décision de la mairie de retirer la place de marché au père d'un des jeunes

Le marché de Cannes-La Bocca. (Illustration)

Le marché de Cannes-La Bocca. (Illustration) - BFM Nice Côte d'Azur

Ce mercredi 21 mai, le tribunal administratif de Nice a annulé une décision de la mairie de Cannes prise en septembre 2022, portant sur la suppression d'une place de marché du père d'un des agresseurs d'une octogénaire.

Une affaire dans l'affaire. Fin août 2022, Angèle, une Cannoise âgée de 89 ans au moment des faits, est violemment agressée par trois mineurs alors qu'elle rentre chez elle.

Quelques jours plus tard, la mairie de Cannes annonce la suppression de l'emplacement de marché à La Bocca à Bouchaid Azhari, père d'un des trois mis en cause, pour éviter des "troubles à l'ordre public". La mairie voyant aussi cette décision comme un moyen de rappeler la "responsabilité" des parents des actes de leurs enfants.

Des années plus tard, le tribunal de Nice a finalement annulé ce mercredi 22 mai la décision municipale de septembre 2022. Comme le rapportent nos confrères de Nice Matin, le tribunal de Nice a retenu que celle-ci "n’expose pas de manière suffisamment circonstanciée les éléments de faits justifiant le retrait de l’autorisation de Monsieur Azhari".

De son côté, Me Hervé Seroussi, avocat du commerçant, salue auprès de nos confrères ce qu'il considère être "une décision juste, claire et conforme aux principes de l’État de droit, qui s’impose à toutes les collectivités".

La mairie de Cannes retire définitivement l'emplacement

Dans le reste de la décision de justice, le tribunal argue que les pièces du dossier fournies par la municipalité cannoise ne permettent pas de justifier le potentiel trouble à l'ordre public, que la présence du marchand aurait pu provoquer. La justice estime que la décision municipale a un caractère "excessif par rapport aux fins recherchés".

Cette dernière étant annulée, la ville de Cannes est aussi sommée de verser 1.500 euros à Bouchaid Azhari, au titre de frais. Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir la municipalité cannoise.

"Face à des actes ignobles et inqualifiables, il est plus que regrettable de constater, une fois encore, que le droit est plus clément pour les agresseurs ou leurs représentants légaux que pour les victimes", peut-on lire ce jeudi 22 mai, dans un communiqué publié sur le compte X de la mairie.

Dans ce même communiqué, la mairie ajoute qu'elle "assume" sa décision et considère que celle-ci est "légitime et nécessaire". Elle assure même que, malgré la décision de justice, elle ne "réattribuera pas la place à l'ancien bénéficiaire".

La mairie de Cannes conclut son communiqué en déclarant qu'elle se réserve le droit de faire appel de la décision du tribunal.

Lilian Pouyaud