Cannes: le commerçant exclu du marché veut porter plainte après la diffusion de son nom par la mairie

Le commerçant privé de son emplacement sur le marché de Cannes-La Bocca veut porter plainte après que la mairie de Cannes a diffusé son nom sur les réseaux sociaux. Invité de BFM Nice Côte d'Azur ce lundi, son avocat a annoncé son intention de déposer une plainte auprès du parquet de Grasse. Il reprochant à David Lisnard, maire de Cannes, d'avoir révélé l'identité de son client, contribuant, selon lui, à le mettre en danger.
"Ça a entraîné un véritable lynchage sur les réseaux sociaux", dénonce le conseil du père de famille, pointant "une sphère d'extrême droite très organisée (...) qui a réussi à trouver, avec son nom, ses comptes sur les réseaux sociaux, des photos de lui avec son fils, son adresse".
Et d'insister: "nous, on considère que, parce que le maire a mis sur la place publique le nom de ce père, il fait peser un risque pour son intégrité physique"
"Il faut savoir qu'aujourd'hui, à la suite de l'assassinat de Samuel Paty, il y a une nouvelle disposition qui a été intégrée dans le code pénal qui sanctionne le fait de mettre en danger la vie d'autrui, en révélant des informations confidentielles ou personnelles", rappelle-t-il, se basant sur nouvel article 223-1-1 du code pénal qui instaure un délit de mise en danger par diffusion d’informations relatives à la vie privée.
"Chacun est responsable de ses enfants mineurs"
Dans un communiqué publié dimanche, la ville de Cannes avait indiqué que c'est le père de famille qui avait décidé "de médiatiser la décision municipale", de "se placer en victime" auprès de la presse qu'il avait contacté et qu'il s'exposait ainsi "à ce que sa situation soit mise sur la place publique".
La municipalité indiquait que son fils est également connu pour avoir été expulsé à plusieurs reprises de collèges "dans lesquels il est passé" et qu'il avait fait l'objet "d'une information préoccupante" transmise en 2019. La décision de priver de son emplacement ce commerçant avait donc été prise car la ville estime notamment que "chacun est responsable de ses enfants mineurs et doit rendre des comptes".
La ville a par ailleurs souligné qu'il occupait une place au marché de Cannes-La Bocca, "une demi-journée par semaine, le samedi" et donc qu'il ne peut prétendre "que cette décision l'empêche de travailler", ayant "certainement d'autres activités le reste du temps".
Le référé liberté rejeté
En parallèle de cette plainte visant le maire, le père de famille a également déposé dimanche un référé-liberté pour suspendre la mesure l'excluant du marché. Mais ce recours a été rejeté ce lundi par le tribunal administratif de Nice.
Pour le juge, "la condition d’urgence n’était pas remplie en l’espèce dès lors qu’il n’était nullement établi par les pièces du dossier que l’activité professionnelle du requérant, qui n’a produit aucun élément concret d’appréciation de sa situation professionnelle, s’exercerait principalement ou se limiterait au marché de Cannes La Bocca", indique le tribunal administratif de Nice.