Nice veut réutiliser ses eaux usées pour arroser ses espaces verts et nettoyer ses espaces publics

C'est un objectif fixé par Emmanuel Macron lors de sa visite dans les Hautes-Alpes en mars dernier. Il souhaite que 10% des eaux usées soient réutilisées, car à ce jour, la France ne réutilise que moins de 1% de ses eaux usées.
Pour y parvenir, la ville de Nice va mener une expérimentation depuis la station d'épuration Haliotis. L'ensemble des eaux usées qui y seront traitées, seront réutilisées pour arroser notamment les espaces verts de la ville.
Une usine produit actuellement "10.000 litres d'eau par heure, soit jusqu'à 240.000 litres d'eau par jour", explique Simon Édouard, directeur commercial de Nomado.
Une longue bataille administrative
Avant son utilisation, l'eau subit pas moins de trois étapes de filtration différentes dans de nombreux bassins, mais aussi deux étapes de désinfection avec un réacteur à UV et des produits comme le dioxyde de chlore.
"Une fois que l'eau a passé toutes les étapes de traitement, on a une eau exempte de bactérie, de virus et (elle) ne représente pas de danger au regard de la réglementation européenne", détaille Simon Édouard.
Depuis l'été 2022 et les nombreuses restrictions prises par la préfecture face à la sécheresse, la ville réclamait les autorisations afin d'utiliser ce nouveau procédé. C'est désormais possible depuis la publication d'un décret au mois de juin.
Un projet Haliotis 2 à l'étude
Une décision qui va permettre à la ville "d'avoir des quantités d'eau qui vont permettre d'arroser nos espaces verts et de nettoyer nos espaces publics", explique Pierre-Paul Leonelli, adjoint au maire délégué à la propreté.
Mais la mairie de Nice ne veut pas s'arrêter là. Elle souhaite créer une station "Haliotis 2" plus performante, qui serait toujours alimentée grâce aux réseaux d'eau non potable. Un projet estimé à 700 millions d'euros qui doit voir le jour en 2030.
"D'ici cinq ans, on aimerait pouvoir produire cinq millions de m3 qui seront réinjectés dans les réseaux d'eau bruts. Avec 7% des eaux usées traitées et réinjectées dans notre circuit, nous ne ferons plus du tout appel du tout aux ressources naturelles", assure Christian Estrosi au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
Le maire de Nice affirme que cette nouvelle usine couvrira les besoins de 26 communes de la métropole niçoise.