Nice: un entraîneur amateur condamné à des travaux d'intérêt général pour avoir agressé un arbitre

Illustration arbitre. - ICON
Aujourd'hui encore, il peine à expliquer son geste. "J'ai vrillé", résume l'homme de 24 ans auprès de Nice-Matin. Un dimanche de mars 2019, l'entraîneur d'une équipe amateur niçoise de moins de 15 ans a violemment agressé un arbitre en plein match après un coup de sifflet en sa défaveur. Il avait ensuite été imité par des adolescents, qui avaient porté des coups à la victime.
Le tribunal a rendu son jugement ce jeudi. Conformément aux réquisitions, l'éducateur a été condamné à 150 heures de travaux d'intérêt général. Ils seront commués en trois mois de prison s'ils ne sont pas effectués.
L'éducateur écope également d'une interdiction d'exercer une activité bénévole impliquant des mineurs pendant trois ans. Il lui est en outre prohibé de pénétrer dans une enceinte où se déroule une activité sportive professionnelle ou amateur.
Il devra enfin payer 1000 euros de réparation à la victime et 200 euros à l'Union nationale des arbitres de football, qui s'était portée partie civile dans cette affaire.
Plusieurs rappels à la loi pour les mineurs impliqués
Ces peines s'additionnent à la décision de la Commission de discipline du district des Alpes-Maritimes, qui avait infligé au prévenu une suspension de toute fonction sportive pendant vingt ans.
Si l'homme a reconnu les faits survenus sur la pelouse du stade Mearelli, dans le quartier de Saint-Augustin, il a cependant réfuté avoir poussé les jeunes de son équipe à s'en prendre à Dylan Bayard alors qu'il était à terre.
Me Audrey Vazzana, avocate de l'entraîneur, regrette que ces derniers ne soient pas poursuivis pénalement. "On a fait un autre choix pour les mineurs, qui reconnaissaient avoir porté des coups, des coups qui sont attestés par des certificats médico-légaux, souligne l'intéressée. Et ils ont eu des rappels à la loi, pour chacun d'entre eux, alors que pour certains, on avait des passés judiciaires qui n'étaient pas le profil de mon client." Un avis partagé par la victime et son avocate.
"Inadmissible"
"Les violences sur un terrain de sport sont inadmissibles sur n'importe quel sport, avait déclaré Dylan Bayard après le prononcé des réquisitions. Mais c'est vrai qu'on entend plus précisément le monde du football là-dessus que les autres sports, même plus physiques, comme le rugby.
De l'avis de ce dernier, si les faits de violence sont moins prononcés dans les autres disciplines, c'est parce que les hommes (ou les femmes) en noir y sont davantage respectés.
L'affaire ne s'arrête pas tout à fait là pour Dylan Bayard. La prochaine étape est fixée en octobre 2023, devant la Chambre des intérêts civils. Celle-ci aura pour mission de chiffrer le montant des préjudices.