Nice: un an après leur expulsion, ces deux jumelles de 75 ans vivent toujours dans la cave de leur immeuble

Dans la pénombre, une petite lanterne à la main, Christiane montre du doigt l'espace reclus où elle vit depuis un an avec sa sœur jumelle, Simone. Sur un matelas à même le sol, dans la cave de l'immeuble où se trouve l'appartement qu'elles ont occupées toute leur vie, les deux femmes de 75 ans vivent sans eau, ni électricité.
Leurs quelques affaires, récupérées "avant qu'ils ne prennent tout" raconte Christiane au micro de BFM Nice Côte d'Azur, jonchent le sol.
Leur appartement a en effet été vidé le 20 février dernier et leurs affaires transportées dans un local du Centre communal d'action sociale (CCAS), gratuitement mis à leur disposition. Une décision prise à la suite de leur expulsion, quelques mois plus tôt, le 28 octobre 2022, de leur appartement où elles vivaient depuis leur naissance.
"Je préférais ma vie d'avant, j'avais mes meubles et maintenant je n'ai plus rien", souffle Simone depuis son lit, son chat posé sur ses genoux.
"C'est toute une vie que l'on nous demande de quitter"
Malgré les nombreuses propositions de relogement, les deux jumelles seniors campent sur leur position: leur appartement ou rien. "Je suis sûr que des gens le pensent, 'elles auraient pu se retrouver un autre appartement, et voilà'. Moi, je suis fidèle, c'est tout", lance Christiane.
Aujourd'hui, les deux Niçoises ont pour objectif de convaincre le propriétaire de leur restituer leur bien. "On sait que nos nombreux courriers doivent vous agacer. C'est toute une vie que l'on nous demande de quitter, alors on vous en prie, réparez cette injustice", demandent-elles dans leur dernière lettre en date.
Une lettre, parmi "la vingtaine" envoyées à ce jour par les deux sœurs. La mairie, les associations ou même les anonymes essaient en vain de leur trouver un logement depuis l'année dernière.
La dernière proposition, sur le boulevard Gambetta à Nice, a de nouveau été refusée catégoriquement par les jumelles septuagénaires. Aujourd'hui, les deux sœurs craignent de devoir quitter leur cave et de se retrouver à la rue.