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Nice: les communauté médicales du CHU et de la Fondation Lenval plébiscitent le projet de pôle de santé géant

Couloir d'hôpital. (Photo d'illustration)

Couloir d'hôpital. (Photo d'illustration) - JULIEN DE ROSA / AFP

Dans un communiqué publié ce mardi 7 novembre, les personnels vantent les mérites du complexe, aussi bien sur le plan de la prise en charge des patients que des conditions de travail. Les directions du centre Antoine-Lacassagne et de la Fondation Lenval, restent pour l'heure dubitatives.

À Nice, le projet de pôle de santé géant qui se dessine sur la plaine du Var ne manque pas de faire parler. L'idée: englober à l'horizon 2031-2033 le centre de lutte contre le cancer Antoine-Lacassagne, l'hôpital Lenval-L'Arche et le CHU de Cimiez au sein d'un même complexe, implanté sur l'actuel emplacement d'Adoma Nicéa Village.

Dans un communiqué rendu public ce mardi 7 novembre, les représentants de la communauté médicale du CHU de Nice et de la Fondation Lenval estiment qur ce projet représente une "opportunité historique", tout à fait en phase avec les conclusions d'un projet médical présenté à l'Agence régionale de santé (ARS) ces derniers mois.

Actuellement confrontés à "des problématiques financières et des enjeux d’appartenance institutionnelle", les soignants sont convaincus qu'un tel pôle de santé, d'une superficie de 125.000 m2, permettrait de favoriser la bonne prise en charge des patients "et d’optimiser les interactions expertales favorisant la promotion de techniques innovantes".

"Proximité" et "fluidité"

Concrètement, les patients pédiatriques pourront par exemple "bénéficier des plateaux techniques adéquats (radiologie interventionnelle et robotique chirurgicale par exemple)". La "proximité" des différents établissements est également mise en avant par les soignants.

"Nous pourrons ainsi garantir des filières complètes de prise en charge: réanimation néonatale et réanimation pédiatrique, hémodialyse et soins critiques, hématologie et soins critiques, radiologie interventionnelle et traumatologie grave de l’enfant, maternité et chirurgie pédiatrique, et bien d’autres encore", se félicitent-ils, promettant entre autres plus de "fluidité" dans le suivi des patients souffrants de maladies chroniques.

Au-delà de la prise en charge des patients, les représentants des soignants vantent le choix du lieu, qu'ils jugent "éminemment pertinent en termes de politique sanitaire". Le complexe, jurent-ils, "permettra à terme qu’il n’y ait plus que deux gros pôles de santé participant au service public: Pasteur 2 situé à l’est et le complexe Plaine du Var situé à l’ouest, avec une jonction autoroutière facilitée". Adapté aux "normes écoresponsables", il offrira aussi au personnel de meilleures conditions d'exercice de leur profession.

Enthousiasme contre perplexité

La prise de position plus qu'enthousiaste des soignants tranche avec la perplexité exprimée par les directions du centre Antoine-Lacassagne et de la Fondation Lenval dans un communiqué commun le 2 novembre.

Les modalités de ce projet, dont la facture oscille entre 500 et 600 millions d'euros, ont été décrites le 31 octobre par Christian Estrosi, maire et président de la métropole de Nice. Les hôpitaux s'étonnent d'en avoir eu vent dans la presse, même si un regroupement a déjà été évoqué par le passé, et clament qu'il n'est en rien acté.

"Cette proposition semble faire l’unanimité entre la ville de Nice, la métropole et l’EPA Nice Éco-Vallée", avance pourtant la métropole. "L’hypothèse a été présentée au CHU le 27 juillet 2022, qui considère qu’il s’agit d’une opportunité historique", avance la métropole.

Jusqu'ici, "ce projet n’a pas encore donné lieu à un travail préparatoire et de réflexion autour d’un programme commun", rétorquent les directions du centre Antoine-Lacassagne et la Fondation Lenval.

Un financement "incertain"?

D'autant que "son financement demeure à date encore très incertain", déroulent par ailleurs les établissements de santé. Si la municipalité compte s'engager à hauteur de 50 millions d'euros, Christian Estrosi espère que l'État acceptera de mettre lui aussi la main à la poche "pour garantir le financement de cette opération d’envergure".

Invité à réagir à ce projet sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur, Éric Ciotti tance Christian Estrosi. Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes voit en la présentation de ce pôle médical d'ampleur "une annonce de communication", dont personne n'avait été informé. "J'ai l'impression qu'on est dans une annonce non préparée, non réfléchie, non financée", surenchérit l'élu.

La finalisation du cahier des charges du projet est attendue pour cette fin d'année. Avant le lancement, en janvier 2024, d'un appel d'offres, afin de définir précisément les contours.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions