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"J’ai dû licencier mon cuisinier": les odeurs dérangent les voisins, un traiteur contraint d’arrêter sa production de pissaladière

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La pissaladière de Claude Smaniotto avait été primée lors d'un concours en 2018. Mais l'odeur d'oignons était trop forte pour les voisins de l'artisan. Il a par ailleurs dû licencier son cuisinier.

Claude Smaniotto, traiteur renommé du quartier de la Libération à Nice, a cessé de préparer des pissaladières dans son établissement suite aux plaintes des voisins incommodés par l'odeur de cuisson des oignons.

Le propriétaire de l'établissement "Nulle pâte ailleurs", sur l'avenue Malaussena, a dû renoncer à cette spécialité locale après une mise en demeure des riverains, menaçant de mener l'affaire en justice.

Une solution refusée par la copropriété

L'imbroglio débute en avril 2023 par une plainte suivie d'une mise en demeure par les propriétaires de l'appartement situé au-dessus du traiteur, qualifiant la situation de "tout simplement intenable". La cuisson des oignons, pratiquée de la même manière depuis 2015 au sein du commerce de Claude Smaniotto, était jugée trop odorante.

"La préparation de la pissaladière se faisait là-bas au laboratoire et les odeurs sortaient dans la cour qui est derrière. Nous avons proposé une solution, à savoir de mettre un tuyau d'évacuation sur le toit, mais ce projet a été refusé en réunion de copropriété", relate le traiteur niçois auprès de BFM Nice Côte d'Azur.

Alors, Claude Smaniotto n'a eu d'autre choix que d'arrêter sa production de pissaladière, qui avait été primée en 2018 au cours de la Mondialette de la pissaladière à Nice. Un arrêt brutal de son activité puisqu'il a été contraint de stopper toute cuisson.

Le pan bagnat en guise de bouée de secours

"C'était un produit phare du magasin. C'est une perte financière conséquente pour la société. Et de fait, comme il y a d'autres plaques, je ne peux plus cuisiner les farcies, la daube pour les raviolis…", continue d'expliquer le restaurateur.

"J'ai dû licencier mon cuisinier", ajoute Claude Smaniotto. Il a dû par ailleurs réinventer son activité professionnelle en se dirigeant vers un "autre produit phare de la cuisine niçoise, à savoir le pan bagnat".

Malgré le soutien de la ville de Nice et une pétition en ligne ayant recueilli plus de 4.000 signatures, il considère sa décision comme définitive. La pétition et l'empathie des clients, souligne-t-il, lui ont tout de même apporté un "soutien important".

Julia Pellegrini avec Alexis Lalemant