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Nice: un restaurateur contraint d'arrêter de faire des pissaladières à cause des odeurs d'oignons

Une pissaladière. (photo d'illustration)

Une pissaladière. (photo d'illustration) - Marionlon/Flickr

Claude Smaniatto, patron d'un traiteur du quartier de la Libération, a dû renoncer à préparer des pissaladières dans son établissement, face à des voisins incommodés par l'odeur de cuisson des oignons utilisés pour cette spécialité culinaire locale.

La contestation du voisinage a eu raison de la pissaladière de Claude Smaniotto. Cet artisan traiteur, patron de l'établissement Nulle pâte ailleurs, sur l'avenue Malaussena dans le quartier de la Libération, à Nice, a décidé d'arrêter de préparer cette préparation symbolique de la gastronomie locale, après des plaintes et une mise en demeure qui auraient pu aboutir à des actions en justice.

En cause: la cuisson des oignons jugé trop odorante par certains riverains. L'établissement préparait des pissaladières de la même façon depuis 2015.

Ce conflit de voisinage, révélé par France Bleu Azur, a d'abord pris la forme d'une lettre de voisins incommodés adressée au traiteur en avril 2023, puis d'une mise en demeure adressée par les propriétaires de l'appartement situé juste au-dessus du commerce, qui décrivent auprès du média public une situation "tout simplement intenable".

Une pétition pour soutenir le traiteur

Claude Smaniotto a un temps déplacé la cuisson de ses oignons dans un laboratoire, mais cette solution s'est avérée trop coûteuse. Selon Nice-Matin, il avait également proposé de réaliser des travaux pour permettre une meilleure évacuation des effluves, le dispositif d'aération n'étant pas aux normes selon l'avocat des propriétaires qui ont émis la mise en demeure. Le projet a été rejeté par la copropriété.

Le traiteur a finalement renoncé à servir des pissaladières, préférant se concentrer sur des préparations moins odorantes. "Nice va devenir une ville uniforme, plus de chant de coq dans nos campagnes. Moins de pissaladière à la Libé!", prévient-il auprès de Nice-Matin.

La décision du traiteur semble ferme, malgré le soutien symbolique de la ville de Nice et les plus de 3.700 signatures recueillies sur une pétition en ligne qui demande "la préservation de la tradition culinaire de la pissaladière".

Glenn Gillet