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Nice: ce que l'on sait de la mort d'une petite fille de 3 ans dans l'incendie d'un appartement du quartier Las Planas

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Le feu s'est déclaré dans un immeuble du quartier Las Planas, situé boulevard Henri-Sappia, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 février, tuant une jeune fille de 3 ans. Les premières constatations indiquent vraisemblablement une origine accidentelle.

Un incendie dans un immeuble de Nice a pris une tournure tragique avec la mort d'une enfant de 3 ans dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 février. Réveillé par les flammes, le père aurait tenté d'éteindre le feu sans succès, dans leur appartement situé au 6e étage, sur huit au total, indique la procureur.

Il serait ensuite descendu par le balcon à l’étage inférieur. De retour par l’escalier pour essayer de secourir sa fille, avec l’aide d’un voisin, le père a réussi à ouvrir la porte de l’appartement mais n’a pas pu y pénétrer compte tenu de l’ampleur des flammes.

Des premières constatations effectuées par un expert ce jour, il apparaît que l’incendie est vraisemblablement d’origine accidentelle.

• Un seul appartement touché

Peu après 1 heure du matin, 41 sapeurs-pompiers équipés de 15 engins, ont pris la direction du boulevard Henri-Sappia, situé dans un quartier populaire du nord de Nice. Seul logement touché, l'appartement de la famille a été complètement détruit. La fillette de 3 ans y a perdu la vie.

Légèrement touchées, cinq personnes ont été prises en charge, quatre autres sont indemnes, précisent les sapeurs-pompiers.

"Le papa (de la fillette, NDLR) est descendu sous le choc. La maman est arrivée juste derrière, elle s'est effondrée par terre. Il n'y avait rien à faire à part patienter", décrit à BFMTV une habitante du 2e étage de l’immeuble sinistré.

Celle-ci décrit avoir d'abord senti une odeur dans la rue en arrivant vers chez elle aux alentours de 00h50 avant de percevoir "des bruits d'explosion et des débris enflammés" quelques minutes plus tard.

Les secours ont procédé à plusieurs évacuations. En tout, 15 personnes vivant dans huit appartements différents ont été relogées chez des proches ou dans des hôtels. L'électricité et le gaz devaient par ailleurs être rétablis dans la journée.

• De nombreuses réactions et le voisinage "sous le choc"

L'émotion était vive ce dimanche matin dans cet ensemble d'immeubles, quelques heures après le drame. "Je ne les connaissais pas mais cela me bouleverse. On ne comprend pas comment ça peut prendre feu comme ça", déplore Joëlle, 73 ans, qui vit près de l'immeuble touché par les flammes.

"C'est incroyable ce qu'il vient de se passer... On n'a pas dormi, on est toujours sous le choc. On se remémore la nuit avec beaucoup de cris dans les oreilles. C'est allé trop vite, il y a eu beaucoup de dégâts en une fraction de seconde", témoigne une autre habitante du quartier.

Arrivée chez elle vers 1 heure du matin, une résidente raconte au micro de BFMTV comment elle a donné l'alerte. "J'ai très fortement senti l'odeur du brûlé, j'ai cherché son origine, puis j'ai vu l'appartement en feu. Il n'y avait personne aux balcons alors j'ai hurlé 'au feu', réveillé tout le monde en tapant aux portes jusqu'au 4e étage et en même temps appelé les pompiers", détaille-t-elle.

À l'instar du maire de Nice Christian Estrosi, Éric Ciotti, député Union des droites des Alpes-Maritimes, a partagé sa "tristesse immense" vis-à-vis de la mort de la jeune fille. "Mes pensées émues et mes plus sincères condoléances vont à ses parents et à sa famille", écrit-il sur X, saluant le courage des sapeurs-pompiers.

• Une pétition pour des moyens supplémentaires

Les pompiers auraient pu intervenir encore plus rapidement? La caserne du secteur de Nice-Nord, la plus proche de Las Planas, ne dispose pas d'engin à pompe, comme l'a confirmé Anthony Borré, premier adjoint au maire.

Ce sont donc les soldats du feu de Bon Voyage qui sont intervenus avec ce type de véhicules, munis de deux lances pour éteindre les incendies.

Une pétition lancée le 18 janvier 2024 par le conseil syndical et la copropriété du quartier demandait justement la mise en place d'un engin de lutte contre les incendies à Las Planas. "Rien ne permet de dire que la situation aurait pu être différente", note toutefois Anthony Borré, alors que certains habitants estiment que l'intervention pourrait avoir été trop longue.

"C'est le ressenti des gens... Une minute sur les lieux en paraissent comme 10 ou 20. Les pompiers ont fait au mieux et ont risqué leur vie", tempère une riveraine.

• La question de l'état de l'immeuble

Les polices nationale et municipale se sont rendues sur les lieux de l'incendie, ainsi que le procureur de la République. "Une enquête, confiée au SLPJ (service local de police judiciaire, NDLR), est ouverte en recherche des causes de la mort", a annoncé le parquet de Nice.

"L’origine de l’incendie est en l’état indéterminée", poursuivait l'institution judiciaire dans un communiqué ce dimanche matin.

"Je crois qu'il s'agit plutôt d'un accident domestique, mais il appartiendra aux pompiers et au procureur de dire ce qu'il en est", a ajouté le premier adjoint niçois Anthony Borré.

Présent sur place ce dimanche matin, ce dernier a déclaré à BFM Nice Côte d'Azur que "l'état des lieux faisait ressortir un logement en parfait état de fonctionnement lorsque le locataire y est entré en juin 2024".

Si certains habitants rassurent sur les conditions de sécurité de l'immeuble, d'autres pointent toutefois la présence de plusieurs "appartements insalubres" dans l'immeuble.

Une personne vivant depuis plusieurs années sur place évoque au micro de BFMTV une "porte anti-squat" mal fonctionnelle depuis l'été dernier, des "placards techniques pas aux normes avec des fils électriques" et des colonnes en mauvais état avec de fortes odeurs.

Gabriel Joly avec Émilie Flamain et Aurélie Ronze