Nice: ce que l'on sait de l'arrestation des cinq policiers soupçonnés d'avoir séquestré et frappé un homme

Cinq policiers municipaux niçois sont accusés de violences et de menaces par un homme de 21 ans. - BFMTV
Ils sont actuellement en garde à vue. Cinq policiers municipaux niçois, soupçonnés d'avoir enlevé, séquestré et frappé un homme de 21 ans, ont été interpellés lundi soir, a appris BFM Nice Côte d'Azur auprès du procureur, confirmant une information de Nice-Matin. Selon nos confrères, les agents en questions sont âgés de 29 à 46 ans. Le point sur ce que l'on sait de cette affaire.
• Une voiture de police taguée
Tout commence dans la nuit de dimanche à lundi. Selon nos informations, les cinq policiers sont attablés, en tenue, dans un bar du Vieux-Nice. Alors qu'ils consomment survient un échange avec un jeune homme.
En sortant de l'établissement, ce dernier et l'un de ses amis repèrent à proximité le véhicule des policiers. Ils décident de le taguer, et sont alors repérés par une autre patrouille de policiers aux alentours de 4h45. Le jeune homme est interpellé, tandis que son complice parvient à prendre la fuite.
• Frappé avec des gants renforcés
Le suspect est rapidement confié aux cinq policiers municipaux présents dans le bar. C'est alors, d'après son récit, qu'il est conduit dans le quartier du Vinaigrier, où il subira des violences physiques et des menaces de viol. "Je vais t'enculer", lui aurait lancé un des agents.
Selon nos informations, le jeune homme a essuyé des coups de poing portés avec des gants renforcés. Son arcade est ouverte et son nez est cassé.
• Enquête pour violences aggravées et séquestration
La victime présumée a déposé plainte, tandis qu'une enquête a été ouverte. Elle a été confiée à la sûreté départementale.
Les policiers, arrêtés pour soupçons de violences aggravées et séquestration, ont été entendus ce mardi. La voiture, les armes et le matériel des agents ont été placés sous séquestre.
• La réaction de Christian Estrosi
Christian Estrosi, le maire de Nice, a dénoncé ce mardi matin des "faits d'une extrême gravité", qui "demeurent à ce stade confus".
"J'ai immédiatement demandé au directeur général des services de suspendre à titre conservatoire ces agents", a affirmé l'édile dans un communiqué.
Et l'élu de préciser: "Si ces faits étaient confirmés, toutes les procédures seraient engagées pour obtenir la révocation de ceux qui auraient commis ces faits et la ville se porterait partie civile".
• L'opposition demande une enquête administrative
L'opposition écologiste à la ville de Nice a écrit mardi soir au préfet pour lui demander "de mener une enquête administrative et de saisir l'IGPN pour manquements graves des forces de l'ordre".
"Par ailleurs, nous vous sollicitons pour que soit mené un audit complet de la police municipale de Nice (formation, encadrement, conformité aux règlements et évaluation de ses modes de fonctionnement", ajoute l'opposition dans son courrier.