Mort de Thomas à Crépol: un rassemblement organisé par un ex-membre de Génération Identitaire interdit à Nice

Le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh (photo d'illustration). - BFM Nice
La préfecture des Alpes-Maritimes a pris un arrêté jeudi 30 novembre afin d'interdire un rassemblement prévu ce vendredi 1er décembre à Nice en hommage à Thomas. Le jeune homme est mort poignardé en marge d'un bal à Crépol (Drôme) dans la nuit du 18 au 19 novembre.
Le préfet avance plusieurs motifs pour justifier sa décision. Il prend ainsi l'exemple des précédents rassemblements à Lyon et à Romans-sur-Isère, pendant lesquels des débordements graves avaient été constatés.
Un ancien de Génération identitaire à l'initiative
Les autorités font état d'"un risque sérieux que le rassemblement puisse véhiculer des messages d'incitation à la violence ou à la haine de nature à mettre en cause la cohésion nationale".
L'arrêté note aussi que "le secteur du Vieux Nice est régulièrement le terrain de rivalités territoriales entre les militants de l'extrême gauche et l'ultradroite locale qui ont conduit à plusieurs reprises à des violences entre ces deux parties". Des troubles à l'ordre public et des affrontements sont ainsi craints.
Selon la préfecture, l'organisateur du rassemblement se nomme Gaëtan Le Mouillour. Il s'agit d'"un ancien membre de 'Génération identitaire', mouvement dissous par décret".
Des rassemblements similaires ont été interdits à Bordeaux, Valence ou encore Romans-sur-Isère.
Plusieurs rassemblements d'ultradroite ces derniers jours
La mort du jeune Thomas a suscité une grande émotion en France. Les circonstances sont encore floues à l'heure actuelle, mais le drame a entraîné dans son sillage des manifestations et des rassemblements de différentes natures.
Après une marche blanche pacifique en hommage au jeune rugbyman organisée par ses proches, un premier rassemblement spontané de l'ultradroite avait eu lieu à Romans-sur-Isère le 25 novembre.
Au cours de ce dernier, environ 80 militants cagoulés, battes de baseball ou barres de fer à la main, ont marché dans le quartier de la Monnaie, d'où certaines personnes interpellées dans le cadre de l'enquête sur la mort de Thomas sont issues. Les manifestants scandaient des slogans tels qu'"Islam hors d'Europe".
Après une dispersion par la police et plusieurs arrestations, six des manifestants ont été condamnés à de la prison ferme par la justice le 27 novembre. Un autre dit avoir été sorti de force de sa voiture et roué de coups, probablement par des habitants, avant d'être aidé par d'autres riverains puis évacué à l'hôpital.
Dans les jours suivants, à Rennes, Reims, Laval et surtout Lyon, des rassemblements de l'ultradroite se sont tenus, malgré les interdictions des autorités.
Cette situation avait incité le ministre de l'Interieur Gérald Darmanin à envisager une proposition de dissolution de trois groupuscules.