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Matelas déchirés, toilettes souillées... L'insalubrité des cellules de la caserne Auvare à Nice pointée du doigt

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À l'issue de sa visite, le bâtonnier de l'ordre des avocats a dressé un état des lieux accablant. Il a déposé mardi une requête en référé dite "mesure utile" devant le tribunal administratif.

Les clichés sont pour le moins saisissants. Ils montrent, pêle-mêle, des murs décrépis, noircis par le temps et les feutres, des matelas déchirés et des toilettes souillées. L'état des "écrous", le service des gardes à vue de la caserne Auvare, à Nice, ne peut qu'interpeller. Maître Adrien Verrier, bâtonnier de l'ordre des avocats au barreau de Nice, en a fait la visite le 15 mars.

De ses constatations, il a rédigé un rapport accablant. Un document sur la base duquel l'ordre des avocats a déposé mardi une requête en référé dite "mesure utile" devant le tribunal administratif, et à l'encontre du ministère de l'Intérieur. Les juges feront le déplacement le 29 mars afin de dresser leur propre constat. Un préalable à l'audience de référé, fixée le 4 avril prochain au tribunal administratif.

"Bonne volonté"

Maître Adrien Verrier le rappelle: la caserne Auvare a vu le jour en 1888. "Elle est devenue progressivement une caserne militaire et, ensuite, un commissariat de police vers les années 80", a rembobiné l'intéressé la semaine dernière sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur.

Il la juge "vétuste, au même titre qu'une maison d'arrêt comme la maison d'arrêt de Nice. Ou même, aussi vétuste que le centre de rétention des étrangers qui se situe dans le même périmètre". Mais "ce que je reproche, ce n'est pas la vétusté, cingle-t-il. C'est simplement les conditions d'hygiène et sanitaires qui sont catastrophiques".

"Nous avons constaté des choses, qu'on pourrait être en mesure, avec un peu de bonne volonté si les pouvoirs publics s'en donnaient les moyens, de réussir à résorber", s'insurge le bâtonnier.

Des faits documentés dès 2018

En résumé, "rien n'est fait". "Il n'a pas de drap-housse", "il n'y a pas de kits d'hygiène", égrène-t-il, mentionnant des "locaux très exigus", d'une taille parfois inférieure à 5 mètres carrés, avec jusqu'à 70 personnes "qui s'entassent".

Tout cela "pose évidement de gros problèmes en termes de promiscuité, d'hygiène, de salubrité et de sécurité", relève Maître Adrien Terrier.

Si ce dernier alerte sur la situation, celle-ci n'a cependant rien de nouveau. En 2018 déjà, nos confrères de Nice-Matin rapportaient le constat d'Alliance Police. Le syndicat décrivait les mêmes maux, des cellules "comme au Moyen-Âge", et appelait urgemment à du changement.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions