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Interdiction de la vente de fleurs de CBD: un entrepreneur d'Antibes attaque l'Etat

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Franckie Rugulo, fondateur de CBD Shop France, affirme que ses commerces sont menacées par l'interdiction de la vente des fleurs et feuilles brutes de CBD.

Elles représentent "90%" des ventes des magasins spécialisées. Les fleurs et les feuilles brutes de CBD sont désormais interdites à la vente d'après un arrêté paru vendredi dernier au Journal Officiel. Une nouvelle réglementation qui n'est pas du goût de tout le monde, encore moins des vendeurs de cette plante.

En l'espace de trois ans, Franckie Rugulo, fondateur antibois de CBD Shop France, a ouvert 108 magasins en France dont une quinzaine sur la Côte d'Azur. Aujourd'hui, il affirme que ses commerces sont menacés et a décidé d'attaquer l'Etat en justice.

"L'arrêté, ce qu'il prévoit, c'est qu'on ne puisse pas vendre tout ce qui est fleur et aussi tout ce qui est tisane déjà mélangé à de la fleur. Ça fait partie de 90% de nos ventes donc autant dire que les magasins serait fermés. Dans notre chaîne, il y a 150 employés, ça serait tout simplement une catastrophe", affirme Franckie Rugulo au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Deux recours déposés

Deux recours ont été déposés par Véronica Vecchioni, avocate du barreau de Nice, qui a également été contactée par une vingtaine d'autres gérants azuréens. Elle estime que la France ne respecte pas ses obligations car le droit européen autorise à proposer ces produits.

"Aujourd'hui, avec cet arrêté, on balaye d'un revers de main tous les efforts qui ont été faits depuis 2018, pas seulement par les entrepreneurs mais aussi par les scientifiques", explique l'avocate niçoise au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

"J'ai eu des centaines d'appels de personnes qui ont pu se réintégrer dans notre société grâce à des boutiques de CBD. On va tout simplement dire à ces personnes de retourner vers le marché des stupéfiants", poursuit-elle.

Clients inquiets

Dans les boutiques toujours ouvertes, les clients ne cachent d'ailleurs pas leur inquiétude.

"Il y en a qui anticipent un petit peu après ce n'est pas la majorité. Les gens sont surtout inquiets. J'ai pas mal de personnes âgées qui viennent se fournir au niveau des huiles, des infusions. Ayant trouvé un apaisement avec le CBD, ils ont peur de retourner aux médicaments classiques", raconte Maria, responsable d'une boutique de CBD à Cannes.

Du côté des gérants, il faut aussi faire avec la crainte d'être poursuivi, les risques de saisies de stock, de gardes à vue ou encore de fermetures administratives.

"Etre présenté devant un juge, ce n'est jamais agréable. Faire de la garde à vue malheureusement aussi, ce n'est pas agréable. On va continuer le combat parce qu'on est dans notre juste droit", affirme Franckie Rugulo.

Kelly Vargin avec Marine Langlois