Insultes, menaces, déchets, excréments: à Nice, les locataires du Palais Jocelyn vivent un enfer

La vie des locataires du Palais Jocelyn n'est plus la même depuis un an et demi. L'arrivée d'une locataire atteinte de troubles psychologiques dans cet immeuble de la rue Spitalieri, à Nice, a chamboulé leur quotidien.
Insultes à répétition, menaces, salissures: au micro de BFM Nice Côte d'Azur, ils disent vivre un enfer. "Mes enfants, quand ils rentrent de l'école, ils l'ont déjà vue toute nue, la porte ouverte", témoigne ainsi Liizi. Lorena, également locataire, semble déboussolée: "J'ai honte, surtout, de vivre ici à côté de cette saleté et surtout des déchets qu'on voit par terre".
La dégradation des conditions de vie au sein du Palais Jocelyn est très vite remontée aux oreilles des propriétaires. Tous les jours ou presque, ils trouvent dans leur boîte aux lettres des courriers de locataires en détresse.
"Un immeuble insalubre et invivable"
Dans ces missives, les locataires décrivent "un immeuble insalubre et invivable". "L'odeur est insupportable. Notre appartement est inondé par les cafards, car les déchets s'accumulent derrière notre porte", peste l'un d'eux dans un texte consulté par notre antenne.
"Lorsqu'elle se retrouve en état de démence, elle éventre la poubelle dans notre couloir et fait ses besoins dans ses mains avant de les jeter devant sa porte", s'indigne-t-on dans une autre lettre.
Ou encore: "J'ai un enfant et une poussette et je suis obligée de monter les escaliers car l'ascenseur est sale tous les jours. Nous n'arrivons pas à nous reposer à cause des cris de Madame".
Les propriétaires ne savent plus vers qui se tourner
Sur place, les propriétaires de l'appartement occupé par la nouvelle locataire n'ont pu que constater les dégâts: "On a retrouvé souvent des urines dans l'ascenseur ou un tas de nourriture jetée du deuxième étage" jusqu'au rez-de-chaussée, relate M. Ghurgheguian.
Mais comme ses homologues, il ne sait plus vers qui se tourner. "On a écrit à tout le monde. Au préfet, au procureur, au juge des tutelles, à l'ARS (Agence régionale de santé, ndlr). Tout le monde nous dit: 'on ne peut rien faire'."
"On louait à des lingères. On n'augmentait pas le loyer parce qu'on sait que la situation est difficile. Mais ça devient trop compliqué et nous avons décidé de vendre", regrette Mme Ghurgheguian.
Une locataire sous tutelle
À plusieurs reprises, le syndic a tenté d'échanger avec la locataire. En vain. Cette femme étant sous tutelle, c'est une association qui est garante du logement qu'elle occupe. Alerté de la situation, l'organisme répond qu'il n'a pas de solution de relogement pérenne à ce stade.
En attendant une réponse des services d'hygiène de la ville, Alexandre Forestier, gestionnaire de copropriété, tente de prendre les choses en main. "On essaye de nettoyer régulièrement, deux fois par semaine, la cage d'escaliers et le hall d'entrée pour que les locataires puissent avoir des parties communes propres autant qu'on puisse le faire pour eux", souffle-t-il.
Ulcérés par ces conditions de vie dégradées, plusieurs locataires ont pris la décision de plier bagages.