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"Il y en a assez": les habitants d'un immeuble dénoncent l'état de leur bâtiment et l'inaction de leur bailleur à Nice

L'immeuble "Les Jardins de Majorelle" à Nice est laissé à l'abandon par le bailleur, les habitants excédés.

L'immeuble "Les Jardins de Majorelle" à Nice est laissé à l'abandon par le bailleur, les habitants excédés. - BFM Nice Côte d'Azur

Des habitants de l'immeuble "Les Jardins de Majorelle", géré par le bailleur Erilia, dénoncent des dégradations persistantes dans leur logement. Certains envisagent de saisir la justice. Le bailleur assure que des travaux vont être lancés.

Des gaines électriques apparentes, des moisissures, des trous dans les murs... Béatrice habite depuis six ans aux "Jardins de Majorelle", immeuble de Nice composé de 158 appartements, répartis dans six bâtiments. Comme d'autres locataires de l'ensemble, géré par le bailleur Erilia, elle dénonce des conditions de logement dégradées.

"Un jour, le mur va s'effriter et tomber", confie cette mère de famille à BFM Nice Côte d'Azur. Pour éviter qu'elle ne tombe malade, elle a dû reloger, à ses frais, sa fille handicapée dans un autre appartement.

"Il y en a assez. Moralement, ça fait beaucoup de mal. Le respect, ça existe. On paye un loyer", fustige Béatrice, qui paye 650 euros par mois.

Une famille de cinq personnes dans une pièce

Dans un autre bâtiment, les locataires, excédés, confient des problèmes similaires. "Je n'ai pas de chauffage depuis 2012", explique l'un d'entre eux. Yacine, chauffeur de taxi, loue avec sa famille un trois pièces, pour 980 euros par mois. "J'ai de l'eau qui sort des ampoules, des prises. Je n'ai plus d'électricité", décrit-il.

Dans la salle de bain, le seul éclairage parvient d'une petite lampe torche. Par conséquent, la famille de cinq personnes vit dans une seule pièce de 25 m².

"On mange ici, on dort ici. Je ne conçois pas qu'un bailleur, que des êtres humains puissent agir de la sorte. Ils sont déjà venus à plusieurs reprises, ils ont constaté tous les dégâts. De ne rien faire, c'est de ne pas avoir de cœur", dénonce-t-il.

Des locataires veulent saisir la justice

Furieux, certains locataires envisagent une action collective en justice. Plusieurs d'entre eux ont d'ores et déjà engagé des avocats pour se faire entendre auprès du bailleur.

Sollicité par BFM Nice Côte d'Azur, le bailleur Erilia assure être "conscient et préoccupé" "par l'état de deux logements au sein de la résidence, qui ne sont pas à la hauteur des standards de qualité et de confort" que le groupe "s'efforce de garantir".

Le bailleur assure par ailleurs que des "expertises d'assurances et judiciaires sont actuellement en cours" et que le "relogement" a été proposé à "deux familles". Erilia explique que des "réparations en urgence" vont être lancées, dès "la semaine du 18 mars".

Benoît Ruiz avec Fanny Rocher