Guerre en Ukraine: un soutien important apporté aux réfugiés dans les Alpes-Maritimes, selon la Cour des comptes

Des centaines de manifestants se sont rassemblés sur la promenade des Anglais à Nice ce dimanche, pour protester contre la guerre en Ukraine. - Kelly Vargin/BFM Nice Côte d'Azur
L'aide humanitaire apportée aux réfugiés ukrainiens a été particulièrement importante à Nice et plus généralement, dans les Alpes-Maritimes. C'est ce que dévoile un audit flash de la Cour des comptes, publié ce mardi.
Selon le rapport, plus de 115.000 ressortissants ukrainiens, "principalement des femmes et des enfants", ont été accueillis par la France depuis le 9 mars 2022. Depuis un an, le pays marque une résistance acharnée contre l'offensive de Vladimir Poutine, aidée des pays occidentaux à l'instar de la France.
Outre les moyens sur le terrain, l'Hexagone a apporté son soutien dans l'accueil des réfugiés sur son territoire. Dans son audit flash, la Cour des comptes développe les solutions et les aides apportées par l'État mais aussi par chacune des collectivités. La métropole de Nice y apparaît ainsi comme une des villes les plus solidaires.
28.000 Ukrainiens passés par les Alpes-Maritimes
Cet audit revient ainsi sur l'organisation et le coût engendré par l'accueil des réfugiés. Au début de l'invasion russe, les arrivées se sont principalement concentrées dans les grandes métropoles comme Paris, Strasbourg, Lyon, Marseille et Nice où des sites d'accueils, surnommés "hubs" ont été ouverts.
Au début du conflit, les Alpes-Maritimes étaient d'ailleurs le "premier département" en France à accueillir les réfugiés, après l'Île-de-France, qui arrivaient par le péage de la Turbie en voiture. Un avion a même été affrété par le département, en mars 2022, pour récupérer près de 150 réfugiés en Pologne. Ces derniers ont ensuite été logés dans des centres d'accueil d'urgence à Falicon et Isola.
Au 16 mars 2022, plus de 1600 Ukrainiens avaient déjà été recensés et ont reçu leurs autorisations provisoires de séjour (APS) dans les Alpes-Maritimes. Plus de 5000 en ont été délivrées, seulement un mois plus tard.
Depuis le 26 mars 2022, 28.000 Ukrainiens sont passés par le département, 12.000 réfugiés y sont encore présents, tandis que des milliers de personnes ont séjourné dans le "hub" niçois.
Les réfugiés ukrainiens ont ainsi été nombreux à transiter par Nice où ils ont pu obtenir un premier diagnostic social et de santé, l'émission de titres de séjour ou encore des premières aides au logement.
Des places de mises à l'abri créées
Selon la Cour des comptes, un peu moins de 90.000 places d'hébergement ont été trouvées en 2022 pour accueillir les réfugiés, comme le boulodrome niçois. Elles ont été réparties, selon le rapport, en "hébergements collectifs, logements des collectivités, logements sociaux, hébergement citoyen et mobilisation du parc privé".
D'autres places de mises à l'abri ont aussi été créées sur le territoire dont 7000 à Paris, plus de 2200 à Marseille, 1300 à Lyon et plus de 500 dans les Alpes-Maritimes.
"La préfecture des Alpes-Maritimes a, dans certains cas, conditionné l’accès au logement à la participation à des formations à la langue française et à une contribution financière de 20 % du coût de l’hébergement", est-il précisé dans le rapport.
La Cour des comptes souligne également la générosité des hébergements citoyens avec "35.600 offres début avril 2022 et 44.000 offres fin août". "L’hébergement citoyen, porté par une mobilisation sans précédent des Français, a été essentiel: il représente plus de 40 % des solutions d’hébergement", souligne le rapport.
En revanche, les solutions de logement pérennes restent le plus difficile à mettre en œuvre, notamment à cause de la durée du conflit. Le premier anniversaire du déclenchement de l'invasion russe en Ukraine a en effet été tristement célébré le 24 février dernier. Des rassemblements avaient été organisés dans différentes villes françaises dont Nice où la promenade des Anglais était parée de bleu et jaune.