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Freins administratifs, spéculation, manque de moyens: les agriculteurs des Alpes-Maritimes se mobilisent

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Une cinquantaine d'agriculteurs bloque l'entrée du centre administratif départemental des Alpes-Maritimes à Nice, depuis 6 heures ce matin, ce jeudi 28 novembre.

Les agriculteurs des Alpes-Maritimes sont mobilisés à Nice ce jeudi 28 novembre. Une cinquantaine bloque l'entrée du centre administratif départemental des Alpes-Maritimes (CADAM), depuis 6 heures ce matin, s'ajoutant au mouvement national de protestation.

Les manifestants sont notamment venus défendre des revendications locales. "On a des problématiques: l'accès à l'eau, le problème de foncier, la prédation en élevage, la cohabitation de l'agriculture en général avec les concitoyens du département", liste Vincent De Sousa, vice-président de la Fédération départementale ovine, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

"La ferme France, c'est quelque chose d'important et il faut la préserver", demande-t-il.

"On est bloqués par une spéculation énorme"

Participant aussi à la mobilisation, Anaïs Faitot, agricultrice à Touët-sur-Var, membre du syndicat des Jeunes agriculteurs dresse le portrait d'un département "vraiment à part dans l'agriculture française": "On n'a pas de gros céréalier, on est que des petites exploitations familiales".

"On a beaucoup de projets, mais on est bloqués en raison d'une spéculation énorme. Parce qu'un terrain, on préfère le vendre un million à un promoteur que 5.000 euros à un agriculteur. Un agriculteur, c'est quand même important parce qu'on nourrit le pays et notamment le 06 (...) Il faut vraiment qu'on développe l'agriculture ici. C'est important", détaille-t-elle.

Un manque de moyens

À l'image de Vincent de Sousa, vice-président de la Fédération départementale ovine, les agriculteurs demandent par ailleurs "de l'écoute et de la considération". "Notre ministre, Annie Genevard, a annoncé, il y a trois semaines, un contrôle unique administratif sur les exploitations. Nous, dans le département, ça fait cinq ans qu'on a mis en place une commission là-dessus, elle ne fonctionne pas", assure-t-il.

Il poursuit: "Aujourd'hui, il y a des administrations, comme notre sécurité sociale, la MSA, qui vient à ces réunions, mais qui n'y participe pas et qui ne fait pas remonter les problématiques et les données dont on a besoin pour faire tourner cette commission sur le mal-être agricole".

Vincent de Sousa pointe du doigt un manque de moyens. "On n'arrive pas à faire tourner la commission, parce que la préfecture n'a pas les moyens, la MSA ne s'en préoccupe pas trop, l'OFB et l'ASP nous disent que c'est trop compliqué pour eux de le mettre en place. On met en place des commissions, on nous écoute et, dans les faits, personne travaille. Par compte, nous, on travaille tous les jours et tous les jours, on a ces contrôles. Là, il y a une dichotomie".

Gaël Camba et Solenne Bertrand