Fermeture de Marineland: l'avenir des dauphins du parc incertain, une lettre ouverte adressée à la ministre

Des dauphins du Marineland d'Antibes (sud-est de la France), le 19 mai 2020. - VALERY HACHE © 2019 AFP
L'avenir des dauphins de Marineland toujours en suspens. Depuis la fermeture du parc au début du mois de janvier, le destin des animaux du Marineland d'Antibes reste incertain. Si les orques ne peuvent être transférées avant les résultats d'une expertise sur leur état de santé, les associations s'inquiètent également du sort des dauphins du parc.
Le collectif C'est Assez! a publié ce mercredi 29 janvier une lettre ouverte sur ses réseaux sociaux à l'attention de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière avait elle-même pris la parole à l'automne dernier pour s'opposer au transfert des orques vers le Japon, soulignant le manque de régulation stricte sur le bien-être animal dans ce pays.
"Il nous paraît évident de traiter (les dauphins) avec les mêmes précautions", estime l'association dans sa lettre. Le collectif appelle l'État, à travers sa ministre, à "respecter (ses) engagements publics en refusant d’accorder les permis de transport vers d'autres delphinariums, dans le respect des normes éthiques et de bien-être animal".
Pas de garantie des parcs européens
Lors de son opposition au transfert des orques de Marineland, la ministre avait souligné le fait que des parcs européens seraient disposés à accueillir les animaux, comme celui de Tenerife, dans l'archipel des Canaries. Mais pour C'est Assez!, cela ne constitue en rien une garantie.
L'association déplore le fait que deux delphinariums qui ont récemment fermé au sein de l'Union européenne ont commencé à transférer leurs cétacés en dehors de l'Europe. C'est notamment le cas du zoo Attica de Grèce, qui avait accueilli deux dauphins du Parc Astérix en 2016, et qui envoie désormais ces animaux au Clearwater Aquarium de Floride.
De même, le zoo aquarium de Madrid a annoncé le transfert de ses dauphins vers le parc Hainan Ocean Paradise, en Chine. "Ce zoo, appartenant au groupe Parques Reunidos, propriétaire du Marineland d’Antibes, a d'ores et déjà affirmé qu'il pourrait servir d'hébergement temporaire pour d'autres cétacés, ce qui pourrait être le cas pour ceux du Marineland", alerte C'est Assez!.
L'association voit dans ces transferts une volonté des parcs de transférer leurs cétacés vers des pays où la réglementation en matière de bien-être animal est trop souvent insuffisante, et pointe du doigt le fait que transférer des dauphins dans des parcs européens ne permette finalement même pas de garantir des conditions de vie acceptables pour ces cétacés.
Vers un sanctuaire en Italie?
D'autant que l'I-fap, le service d'Identification de la faune sauvage protégée, est temporairement hors service. Depuis le 1er janvier, les enregistrements papiers et dématérialisés sont suspendus, et ce jusqu'à l'ouverture d'une nouvelle plateforme.
"La suspension des services de l’I-FAP rend aujourd’hui toute transparence sur les déplacements d’animaux à l’étranger impossible. Cette situation suscite des inquiétudes légitimes au sein de notre association et du grand public", alerte C'est Assez!
Le collectif appelle, comme il l'a fait à plusieurs reprises, à transférer les dauphins de Marineland au sanctuaire de Tarente, en Italie. Ce dernier s'était déjà dit prêt à accueillir quatre dauphins du parc, et C'est Assez! s'interroge aujourd'hui sur le refus de Marineland et de l'État de "saisir cette opportunité".
Les sanctuaires de ce type sont des espaces marins où les animaux peuvent évoluer en semi-liberté, ne pouvant être totalement relâchés dans la nature du fait d'avoir grandi en captivité. De même que pour les dauphins, les associations prônent un transfert des orques de Marineland vers un sanctuaire au large de la Nouvelle-Écosse, au Canada.