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"Du sable et des cailloux, ça ne pouvait pas tenir": le coup de gueule de la maire de Venanson après la tempête Aline

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Face au ministre de la Transition écologique, Loetitia Loré a exigé des travaux de reconstruction définitive le plus vite possible, afin de garantir des infrastructures stables et la sécurité des habitants des vallées pour les prochaines tempêtes.

"Est-ce qu'il est encore envisageable d'imaginer que l'on va pouvoir continuer à vivre dans nos villages?" Loetitia Loré, maire de Venanson, a lancé ce lundi 23 octobre la question qui brûle toutes les lèvres des habitants des vallées touchées par les fortes intempéries.

Lors du passage de la tempête Aline, l'élue s'est retrouvée à la tête d'une commune entièrement enclavée. Venanson, et quelques hameaux de Saint-Martin-Vésubie, se sont retrouvés isolés.

À l'occasion de la visite de Christophe Béchu à Saint-Martin-Vésubie, venu constater les dégâts, Loetitia Loré a pris la parole face au ministre de la Transition écologique et exigé l'entame de chantiers qui résisteront définitivement aux prochainement intempéries qui balayeront la région.

"Je demande à ce que dès demain, on travaille sur les travaux de reconstruction définitive, avec des calendriers et des perspectives pour la sécurité de nos populations."

"Hors de question d'attendre trois ans"

"Aujourd'hui, les routes ne sont pas sécurisées pour pouvoir supporter ce genre d'événement qui était un quart moins important que la tempête Alex", a-t-elle précisé. La maire de Venanson dénonce surtout la première période de reconstruction, après la tempête Alex. Elle veut que la nouvelle phase de travaux soit une priorité.

"Il y a de l'incompréhension qui génère de la colère. Si les travaux avaient été faits de manière durable, le village n'aurait pas été coupé", insiste-t-elle au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

"C'est un leitmotiv pour moi", a-t-elle ajouté devant le ministre. "Il est hors de question que la population attende trois ans avant d'avoir des travaux définitifs. Trois ans sur des structures qui ne pouvaient pas tenir. On le sait, on a un peu de bon sens ici dans la montagne: du sable et des cailloux, ça ne pouvait pas tenir plus de trois ans."

Un constat partagé par le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti. "Quasiment les mêmes endroits ont été touchés, au mètre près. Les mêmes ouvrages ont été touchés, la rivière a pris le même lit, les mêmes habitations..."

"Nos concitoyens nous disent 'qu'avez-vous fait depuis trois ans? Ça se reproduit et vous avez été incapables ici'", résume le député maralpin.

"Il ne faudra pas traîner"

Ces demandes ont été entendues par le ministre de la Transition écologique, qui a annoncé convoquer un nouveau conseil de la reconstruction avant la fin du mois de novembre.

"Ce que je crois, c'est que le plus important c'est de pouvoir donner aux habitants de ces territoires de la visibilité", a-t-il expliqué en réponse aux interrogations de Loetitia Loré. "Ils demandent de faire en sorte de savoir si ça va être un éternel recommencement."

Pour cela, Christophe Béchu souhaite fait un point global sur ce qui a été fait et ce qu'il reste à faire dans les vallées, afin de mettre en place les bonnes techniques pour assurer la sécurisation des vallées.

"C'est quand même un signal fort de l'État d'être venu jusqu'à nous", a régi la maire Loetitia Loré. "Il a fait des promesses, il a fait des engagements, qu'on a bien entendus et qu'on lui rappellera."

Elle espère pouvoir prendre part au conseil de la reconstruction pour s'assurer de la bonne remise en forme des vallées et de leur population. "À la suite de ce conseil, il ne faudra pas traîner."

Juliette Moreau Alvarez