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Délinquance dans les Alpes-Maritimes: le préfet vise les étrangers et fait réagir

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Le préfet Hugues Moutouh a publié lundi 4 mars des chiffres de la délinquance, mettant en avant la part de personnes de nationalité étrangère impliquées. Des chiffres repris par plusieurs élus de droite et d'extrême droite.

Un discours applaudi à droite et à l'extrême droite. Le préfet des Alpes-Maritimes s'est félicité de l'expulsion de "260 délinquants étrangers" depuis 2023, ce lundi 4 mars, sur les réseaux sociaux.

Pour appuyer son propos, Hugues Moutouh a publié des chiffres de la délinquance, mettant en avant la part des personnes de nationalité étrangères. Selon ce bilan, 54,10% des faits de délinquance sur la voie publique à Nice ont été commis par des étrangers, et 53,01% à Cannes. "Pour les vols à la tire, le chiffre atteint même 82% à Nice", souligne la préfecture.

Ces chiffres n'ont pas été publiés au hasard: ils interviennent peu de temps avant la publication du rapport interministériel concernant la délinquance et la radicalisation dans le Sud-Est par la Cour des comptes.

Constat partagé à droite à et à l'extrême droite

La préfecture a indiqué qu'elle continuerait à lutter contre la délinquance en "intensifiant (ses) efforts dans les prochains mois". Une politique saluée par plusieurs élus locaux issus de la droite et de l'extrême droite.

Sur X (anciennement Twitter), Bryan Masson, député Rassemblement national, a mis en évidence ces chiffres de la préfecture, en appuyant sur le caractère "inséparable" de l'immigration et de l'insécurité.

Même son de cloche pour le député européen RN Thierry Marianni. "Qui peut encore nier le lien entre l’insécurité grandissante, dont sont victimes les français, et l'immigration encouragée par l’Union Européenne? Qui peut nier l’échec de Darmanin?", questionne-t-il. "STOP ou encore?", interroge également Philippe Vardon, élu niçois Reconquête.

Pour sa part, Eric Ciotti, patron des Républicains et conseiller départemental des Alpes Maritimes, a salué "le courage du préfet Hugues Moutouh qui mène le combat face à cette situation inacceptable".

"C’est non négociable, un étranger qui commet un crime ou un délit doit être immédiatement renvoyé dans son pays d’origine !", insiste Eric Ciotti.

Un discours dénoncé par Cédric Herrou

A contrario, ce lien entre personnes en situation irrégulière et délinquance a été vivement dénoncé du côté des associations. Le militant Cédric Herrou, s'est empressé de répondre au préfet sur X.

Il dénonce le focus de "la répression sur les quartiers populaires et non sur les quartiers de gosses de riches".

"Le département des Alpes-Maritimes est gangrené par des criminels en col blanc", a-t-il lancé. "Allez donc chercher les délits chez ceux qui vous ressemblent.

Il a par la suite interpellé le Défenseur des droits sous son tweet. Cédric Herrou avait par ailleurs déjà dénoncé à plusieurs reprises les contrôles policiers réalisés sur les personnes en situation irrégulière et s'oppose régulièrement à la politique de la préfecture, en particulier sur le sujet de l'immigration.

Le militant est par ailleurs l'objet d'un dépôt de plainte par Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, pour diffamations et injures publiques. "M'accuser d'avoir eu des méthodes mafieuses, c'est de la diffamation", a-t-il expliqué sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur.

Sébastien Olharan a déjà fait part par le passé de son soutien à la politique de Hugues Moutouh. "Je soutiens la politique qui est portée par mon parti et pour autant je pense que l'on peut avoir des idées qui sont divergentes sans pour autant s'insulter", a soutenu l'élu.

Cédric Adam, avec Juliette Moreau Alvarez