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Un "jet bleu", phénomène difficile à observer, photographié au large de Cannes

Le phénomène, particulièrement difficile à observer, a été photographié mardi soir au large de Cannes.

Le phénomène, particulièrement difficile à observer, a été photographié mardi soir au large de Cannes. - Tristan Bergen Photographies

Le phénomène est très difficile à observer en raison de sa rapidité. Il se produit lors d'orages très violents, quand les éclairs s'échappent vers le haut.

C'est un phénomène rarement observé à l'oeil nu - et encore moins photographié. Un jet bleu a été capturé mardi soir sur la Côte d'Azur, lors d'un orage qui se trouvait à ce moment-là à environ 80 km au large de Cannes.

Le moment a été immortalisé par Tristan Bergen, photographe spécialisé en phénomènes météorologiques. Après quinze ans passés dans le métier à photographier de nombreux orages, c'est la première fois qu'il réussit à capturer un jet bleu.

"Il s'agit véritablement d'un accomplissement personnel après plus de 10 ans à tenter d'en capturer", reconnaît le photographe sur ses réseaux sociaux.

Un éclair qui s'échappe vers le haut

Éclair un peu particulier, le jet bleu se produit lors d'orages particulièrement violents. La charge qui s'écoule normalement vers le bas, et que l'on peut observer sous forme d'éclairs "classiques", se retrouve bloquée et n'a d'autres solutions que de s'échapper vers le haut.

Contrairement aux éclairs habituels, les jets bleus s'échappent vers le haut et atteignent l'ionosphère.
Contrairement aux éclairs habituels, les jets bleus s'échappent vers le haut et atteignent l'ionosphère. © Tristan Bergen Photographies

Ces jets bleus atteignent alors l'ionosphère, une couche supérieure de l'atmosphère, qui se trouve à plus de 80 km d'altitude. Le nom de ce phénomène vient de sa couleur bleue, causée par "l'ionisation des atomes d'azote", explique le média scientifique en ligne Futura Sciences.

Ce dernier cite une étude de la revue américaine Science Advances, dont les chercheurs ont réussi à cartographier un phénomène similaire qui s'est produit en Oklahoma, aux Etats-Unis, au début du mois d'août.

L'étude explique notamment que les jets bleus se forment dans des environnements tropicaux maritimes, généralement au-dessus de l'océan, quand les températures de surfaces sont chaudes.

La famille des phénomènes lumineux transitoires

Si les jets bleus étaient jusqu'ici considérés comme extrêmement rares, les récentes recherches tendent à croire que le phénomène est plus fréquent qu'il n'y parait. Mais il est quasiment impossible à observer à l'oeil nu, en raison de sa vitesse: il peut atteindre jusqu'à 100 km par seconde et ne dure donc qu'un quart de seconde -difficile, donc, de réussir à le photographier.

La difficulté à observer le phénomène pourrait aussi venir de sa couleur, explique le chercheur Oscar van der Velde, chercheur à l'Université Polytechnique de Catalogne, à Futura Sciences. "L'atmosphère terrestre diffuse naturellement la lumière bleue, ce qui les rend plus difficiles à voir. Les jets bleus pourraient être plus courants que nous ne le pensons."

Les jets bleus font ainsi partie des "phénomènes lumineux transitoires", qui accompagnent les orages, comme les éclairs, les jets bleus, ainsi que d'autres phénomènes plus rares comme les farfadets.

Ces derniers sont "des traînées rougeâtres très difficiles à apercevoir en raison de leur faible durée de vie : quelques millisecondes", et filmées pour la première fois en 1989, expliquait La Chaîne Météo en 2016, après qu'un jet bleu a été observé en Chine.

Des farfadets avaient quant à eux été observés en Haute-Savoie en mai dernier.

Laurène Rocheteau