Corps flottant dans la Siagne: la famille de l'homme disparu témoigne

La famille d'Abderahim Kamli, 62 ans, s'est confiée à Nice-Matin. L'homme est porté disparu depuis le 24 janvier. Une caméra de vidéosurveillance l'a filmé sautant d'un pont.

Abderahim Kamli, 62 ans, est porté disparu depuis la fin du mois de janvier dernier. Un mois que cet homme, installé à Cannes-La-Bocca n’a plus donné signe de vie à ses proches qui se sont confiés cette semaine à Nice-Matin.

"Il n’allait pas bien et s’était renfermé sur lui-même ces derniers mois, rapportent ses frères et soeurs, installés à Lyon. Il a souffert d’un cancer de la gorge et fait une dépression. Il était venu se faire soigner près de chez nous en 2021, avant de repartir à Cannes début 2022. Il était en rémission, mais communiquait de moins en moins avec nous."

Des images de vidéosurveillance

Fin janvier, les membres de la fratrie signalent la disparition de leur frère. Les policiers cannois lancent alors des recherches pour retrouver la trace du sexagénaire. Les premiers résultats sont peu concluants: son téléphone n’a pas borné, rapporte Nice-Matin. Le compte bancaire est resté inactif depuis le jour de sa disparition.

Son domicile est vide de toute vie. Les voisins n’ont rien vu, rien entendu. "Ils ont dit qu’ils ne l’avaient pas croisé depuis un moment", poursuivent-ils.

La voiture du sexagénaire n’est plus en place, elle aussi a disparu. Elle sera finalement retrouvée à Mandelieu, près de l’embouchure de la Siagne.

Ce fleuve, Abderahim Kamli a sauté dedans le 24 janvier, aux alentours de 4 heures du matin, selon des images de vidéosurveillance consultées par les enquêteurs.

L’itinéraire du sexagénaire, retracé grâce aux images vidéo, s’est arrêté au pont de la Siagne du haut duquel il s’est jeté. Depuis, rien. Le corps du sexagénaire demeure introuvable, jusqu’au 31 janvier.

"On pense que c'est son corps qui a été vu"

Ce jour-là, deux joggeurs alertent les forces de l’ordre. Ils assurent avoir vu un corps flottant à l’embouchure de la Siagne, à Mandelieu-la-Napoule. L’hélicoptère est déployé. Mais à l’arrivée des secours, le corps avait déjà coulé. S’agissait-il d’Abderahim Kamli?

"On est resté dans le flou pendant des semaines. On pense que c’est son corps qui a été vu, estiment ses proches dans les colonnes de Nice-Matin. Aujourd’hui, on n’a plus aucun espoir, on sait qu’il est mort. D’ailleurs, on n’a plus de nouvelles, on essaye encore d’appeler sur son téléphone, mais on tombe directement sur la messagerie."

Faute de corps, impossible pour les autorités de délivrer un certificat officiel de décès. Pour l’administration, Abderahim Kamli est en vie. Une situation difficile à vivre pour cette famille tenue par la souffrance.

"On ne peut rien faire, tout est bloqué: son logement, son loyer, ses affaires... Comme il n’y a pas de corps, l’administration considère qu’il n’est pas mort", confie la famille au quotidien.

D’après Nice-Matin, des prélèvements ADN doivent prochainement être réalisés au domicile du sexagénaire.

C.L.