Cannes: la colère de gérants de bars après la fermeture de leur terrasse pour nuisances sonores

"Voilà l'objet du délit." Une grosse enceinte, placée à l'intérieur du bar Bayou by Don Papa, est à l'origine d'une décision de la mairie de Cannes imposant la fermeture de la terrasse du bar pendant une semaine.
Comme une dizaine d'établissements cannois, le gérant de ce bar a vu son droit d'occupation du domaine public suspendu par la mairie à la veille du week-end du 15 août, et a donc dû fermer sa terrasse, qui peut accueillir jusqu'à 50 clients. En cause: des nuisances sonores qui perturbent les riverains.
Une perte estimée à 12.000 euros
Si le haut-parleur se trouve à l'intérieur de son établissement, José Jumeaux, le gérant du bar, laisse régulièrement les portes ouvertes pour que les clients en terrasse puissent profiter de la musique. Il explique n'avoir pas d'autres choix que de mettre de la musique pour attirer la clientèle.
Selon lui, la décision de la mairie de fermer certaines terrasses, même temporairement, est arbitraire. "Ça aurait pu être mon voisin d'en face, ou celui d'à côté. La police est passée au moment où il y avait plus de bruit chez moi qu'à côté. C'est vraiment au petit bonheur la chance."
La fermeture est intervenue pendant une semaine qui s'annonçait pourtant "exceptionnelle". José Jumeaux estime sa perte de chiffre d'affaires à 12.000 euros.
Les amendes pas assez dissuasives, selon la mairie
De son côté, la municipalité, à l'origine de cette décision, assure que de nombreux rappels à l'ordre ont été effectués concernant les nuisances sonores avant que la fermeture ne soit imposée.
La mairie espère ainsi pousser les restaurateurs et gérants de bar à être plus respectueux des réglementations sur les terrasses.
"Un procès-verbal en matière de tapage, c'est 68 euros, rappelle Thierry Migoule, directeur du cabinet du maire de Cannes. C'est sûr que ça n'entraîne pas beaucoup d'incidence et ça ne fait peur à personne. En revanche, une fermeture ou la suspension d'une terrasse, ça a des conséquences importantes. Donc, maintenant, il faut apprendre à vivre avec les autres commerçants, avec les autres riverains, qui ont droit aussi à la tranquillité."
L'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) des Alpes-Maritimes tente de tempérer la situation entre la municipalité et les gérants de bar, en expliquant que la reprise reste difficile pour ces derniers après deux ans de crise sanitaire.