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Cannes: deux hommes condamnés à 10 et 14 ans de prison pour avoir violé et séquestré une prostituée

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Deux hommes ont été reconnus coupable de faits de viol et séquestration sur une prostituée à Cannes en 2019, ce mercredi 26 février. Ils ont été condamnés à des peines de 10 et 14 ans de prison.

La cour d'assises des Alpes-Maritimes a reconnu coupable deux hommes jugés pour des faits de vol, viol et séquestration en 2019 à Cannes, ce mercredi 26 février. La victime, d'origine chinoise et qui exerce comme travailleuse du sexe, s'était rendue dans un commissariat le 6 juillet 2019, témoignant avoir été séquestré et violé par deux hommes.

Ce jour-là, la victime raconte qu'elle attendait un client. Devant sa porte, se dressent finalement deux hommes qui s'introduisent dans son domicile en faisant usage de gaz lacrymogène. La jeune femme est plaquée au sol puis menottée à l'intérieur du logement. Les deux hommes lui réclament de donner de l'argent avant d'exiger, selon le récit fait par la victime, des relations sexuelles.

Des traces ADN retrouvées sur place

Craignant des violences, la victime raconte avoir été contrainte à un rapport sexuel non consenti. L'autre accusé aurait également éxigé une fellation et un rapport sexuel.

Après la plainte de la victime, qui a réussi à s'enfuir du domicile toujours menottée, des officiers se rendent sur place. Ils découvrent un préservatif usagé avec l'ADN d'un des accusés, l'ADN du second est retrouvé sur les menottes alors que celui des deux mis en cause est également présent sur une bouteille d'eau laissée sur place.

Irina Radoman, médecin légiste qui a examiné la victime le lendemain des faits, rapporte des douleurs à l’estomac, à l'épaule et au niveau de la jambe gauche. Des lésions et érosions sur le corps sont aussi constatées.

Lors des trois jours d'audience, les deux hommes ont reconnu le vol avec menace et les faits de séquestration mais nient avoir violé la victime. "L’objectif c’était de voler. On se disait que c’était une prostituée donc elle avait forcément de l’argent", s'est défendu l'un des accusés, qui réfute une agression sexuelle préméditée. Les deux se rejettent la faute, évoquent une manipulation.

"Les deux accusés mentent à tout le monde"

"À quel moment une femme menottée, gazée, plaquée au sol, peut-elle consentir?", a rétorqué le ministère public lors de ses réquisitions, demandant des peines de 15 et 20 ans de prison. Selon l'avocate générale, les deux sont coupables des faits reprochés et se sont motivés ensemble à passer à l'acte, avec récidives et le même mode opératoire.

Lors de sa plaidoirie, Me Aurélie Sourisseau, avocate de la partie civile, avait également déploré le fait que "les deux accusés mentent à tout le monde", pointant du doigt leurs contradictions dans leurs déclarations. Cette dernière a également évoqué le profil de la victime, très vulnérable.

"C'est toujours difficile de devoir se justifier lorsque l'on est en situation irrégulière, quand on ne parle pas la langue, qu'on exerce comme travailleuse du sexe", souligne-t-elle, au micro de BFM Nice Côte d'Azur. "Je pense que c'est vraiment le point important de cette affaire, que cette partie de la population vulnérable ose se défendre."

La préméditation du vol et de la séquestration a été démontrée par des images de vidéosurveillance sur lesquelles les deux hommes sont vus en train d'acheter des menottes et bombes lacrymogènes quelques jours avant les faits. Selon les déclarations de la victime, l'un des deux accusés avait déjà voulu, en juin 2019, se rendre à son domicile pour une relation sexuelle tarifée, ce qu'elle avait refusée.

Les jurés ont finalement reconnu la responsabilité des deux accusés pour le vol et la séquestration mais, faute de preuve, l'un des deux accusés n'a pas été reconnu coupable de viol. Les mis en cause ont été condamnés à des peines de 10 et 14 ans d'emprisonnement.

Livio Ferrero avec Arthus Vaillant