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Alpes-Maritimes: les élus des Républicains divisés face à l'alliance avec le RN voulue par Ciotti

Le maire de Nice Christian Estrosi (g) et le député LR Eric Ciotti, à Nice le 11 juin 2020 (photo d'illustration)

Le maire de Nice Christian Estrosi (g) et le député LR Eric Ciotti, à Nice le 11 juin 2020 (photo d'illustration) - Valery HACHE © 2019 AFP

Après la proposition d'alliance LR-RN par le président des Républicains, Eric Ciotti, les élus et cadres du parti dans les Alpes-Maritimes se montrent divisés. Certains dénoncent une "trahison", d'autres y voient un "sursaut".

Après l'annonce de souhait d'alliance d'Eric Ciotti entre Les Républicains et le RN, parti d'extrême droite, les prises de position des élus et cadres du parti en Côte d'Azur laissent présager d'une fracture, ce mardi 11 juin.

"Nous avons besoin d'une alliance en restant nous-mêmes", a déclaré en début de matinée Éric Ciotti. Le maire de Nice, Christian Estrosi, déplore sur Threads "la trahison enclenchée par Eric Ciotti et quelques-uns de ses affidés tous guidés par la peur". Ajoutant: "L’ADN de la droite et du Gaullisme s’est fait dans une opposition claire et résolue au parti de la famille Le Pen."

Une vision partagée par les députés Eric Pauget (7e circonscription des Alpes-Maritimes) et Michèle Tabarot (9e circonscription). Le premier estime que "comme en 2017 et en 2022, il n'y aura pas, pour moi, de rapprochement ni avec la politique menée par le président Macron qui abîme notre pays, ni vers l'inconnu des extrêmes."

La seconde est également contre cette volonté d'alliance, selon les informations de BFM Nice Côte d'Azur. Elle a également cosigné dans la journée une tribune dans Le Figaro soulevant que "la position exprimée par Ciotti est une impasse".

Une seule députée sortante favorable

Parmi les députés sortants, Christelle D'Intorni (5e circonscription) est la seule, localement, à s'être rangée derrière le président des Républicains. "Je suis en totale adéquation avec Eric Ciotti, c'est le choix du bon sens et du courage. Sur le terrain, pas un jour ne se passe sans que les électeurs ne réclament l'union des droites", a-t-elle déclaré à BFM Nice Côte d'Azur.

Son suppléant, Stanislas André s'est désolidarisé de son choix dans un communiqué de presse. "En tant que député remplaçant de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, et conseiller national LR, je me désolidarise totalement de ce que je considère comme un reniement à la fois de notre Histoire et de nos valeurs."

De son côté, la députée Alexandra Martin (8e circonscription) n'a pas communiqué, pour l'heure, son choix. La majorité des sénateurs LR a voté, à l'unanimité, tout accord avec le RN, à l'exception du sénateur maralpin Henri Leroy: "Je suis en phase avec Eric Ciotti. Je salue sa décision, c'est le seul moyen de sauver la France !", assure-t-il.

L'eurodéputé LR Laurent Castillo, candidat aux législatives en 2022 dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes, s'est exprimé favorablement, sur X, au sujet de cette alliance. "Face à l'extrême gauche et à un président qui a tant abîmé la France, l'heure est au sursaut ! Le redressement national passera par une coallition des droites."

À Nice, les sympathisants également mitigés

Parmi les Niçois interrogés au micro de BFM Nice Côte d'Azur, les avis sont également mitigés. "Je pense qu'il a bien fait, ça permet d'avoir une certaine cohésion au niveau de la droite", estime un sympathisant niçois.

"On ne peut pas s'allier au Rassemblement national, qui n'a jamais gouverné la France en se disant que ça va être nouveau et qu'il va faire mieux", souligne une autre partisane.

En 2021, Eric Ciotti, député sortant des Alpes-Maritimes, avait déclaré, sur le plateau de BFMTV, qu'il ne "voterai[t] jamais Marine Le Pen". Ajoutant: "Le Rassemblement national est historiquement l'adversaire voire l'ennei de la famille gaulliste." D'adversaire à potentiel collègue, le pavé dans la marre lancé par Eric Ciotti révèle les fracturnes interne au parti à l'approche des législatives.

Arthus Vaillant