Alpes-Maritimes: la justice suspend l'exploitation de quatre plages privées à Menton

Les plages privées de Menton (photo d'illustration) - BFM Nice Côte d'Azur
Le tribunal administratif de Nice indique ce jeudi 13 février avoir suspendu l'exploitation de quatre plages privées à Menton, après avoir été saisi par la préfecture des Alpes-Maritimes.
Le juge a estimé "que le moyen tiré de l’irrégularité de la procédure d’attribution de quatre des sept sous-traités en litige était de nature, en l’état de l’instruction, à faire naître un doute sérieux sur la légalité de ces quatre sous-traités".
Le tribunal administratif ajoute dans son communiqué de presse: "Compte tenu de la gravité de cette irrégularité et de l’impossibilité de la régulariser, le juge des référés a suspendu l’exécution de ces quatre sous-traités (...) Ces quatre sous-traités ont trait à l’exploitation des établissements balnéaires correspondant aux lots 3, 5/6, 7 et 8 de la plage des Sablettes".
Les trois autres plages concernées échappe à cette suspension. "Le juge des référés a en effet estimé que la condition tenant à l’existence d’un doute sérieux quant à la légalité de chacun de ces sous-traités n’était pas remplie dans ces trois affaires", mentionne cette même source.
Pas de suspension pour trois plages
La préfecture des Alpes-Maritimes avait saisi le tribunal administratif au sujet de possibles irrégularités dans l'attribution de sept concessions. Ces concessions avaient été conclues en mai 2024, entre la ville de Menton et plusieurs sous-traités d’exploitation d’établissements balnéaires situés sur la plage des Sablettes, pour une durée de douze ans.
Au moment du signalement du préfet des Alpes-Maritimes, les plagistes expliquaient à BFM Nice Côte d'Azur avoir été tardivement avertis, alors que selon eux la municipalité aurait eu connaissance de ce litige dès le mois de mai 2024.
"Aujourd'hui, février 2025, on est dans un tribunal et on entend que depuis des mois la préfecture avait demandé la résiliation des contrats, c'est là qu'on se sent trahis" expliquait Rocco Loisi, président du syndicat des plagistes de Menton.
Et d'ajouter: "On a investi entre 600.000 et 800.000 euros par plage. C'est un investissement, on a fait tout ce qu'on avait à faire et aujourd'hui on se retrouve devant les tribunaux pour travailler. On est au milieu de ce conflit, on ne mérite d'être pénalisé".
Invité de BFM Nice Côte d'Azur le mercredi 5 février, le maire de Menton Yves Juhel indiquait que tout avait été fait dans le respect des cahiers des charges. "Si l'État voulait déférer, il pouvait le faire. Le faire deux jours avant la nouvelle saison, c'est mettre en danger toute l'économie du tourisme à Menton (...) J'avoue que je ne comprends pas très bien", déclarait-il.