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Des "amateurs": la colère des plagistes de Menton privés de pergolas cet hiver

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Les restaurateurs de Menton comptaient laisser leurs paillotes sur la place cet hiver mais la mairie aurait tardé à envoyer les documents administratifs. La préfecture des Alpes-Maritimes ordonne leur démontage.

Mauvaise nouvelle pour les propriétaires de pergolas installées sur la plage des Sablettes à Menton. Le maire, Alain Juhel a annoncé lors du conseil municipal du 5 novembre ne pas avoir obtenu l'autorisation préfectorale du maintien hivernal de ces installations.

Pour s'installer sur cette plage jusqu'à 46 semaines par an, il a été convenu avec l'État que les concessionnaires devaient se doter d'infrastructures démontables et résistantes aux aléas climatiques. Certains ont dépensé plusieurs centaines de milliers d'euros dans ces structures modulaires et comptaient les utiliser toute l'année. Les plagistes devaient effectuer une demande dans un délai de deux mois mais la mairie de Menton aurait envoyé les formulaires avec deux mois de retard. Aucun dossier n'a été accepté.

Des travaux sur le littoral prévus

"Ils se sont conduits en amateurs, je pense qu'ils n'ont absolument pas été prévoyants. On ne lance pas des commerçants, des plagistes, pour certains à investir 700 à 800.000 euros, des sommes colossales, sans les avoir prévenus que leur amortissement, ils ne le faisaient que sur quelques mois", dénonce François Jacquot, représentant des usagers au syndicat des plagistes de Menton, opposant au maire.

Selon l'édile, qui a annoncé en début de semaine aux concessionnaires la nouvelle, des travaux sur le littoral sont encore à faire "la dérogation n'a pas pu être obtenue en l'absence d'autorisation de maintien hivernal, considérant que la sécurisation des infrastructures en période hivernale n'est pas garantie en l'état".

La mairie a mis à disposition des sites de stockages et étudie avec l'État la possibilité de prendre en charge une partie des coûts de montage et démontage. "Ils pourront continuer à exploiter hors structures sur la promenade avec des tables et des chaises si le temps le permet, c'est un moindre mal."

Des pergolas difficilement démontables

Des concessionnaires ont rapidement fait appel à des artisans pour procéder à des démontages. "C'est inadmissible, c'est comme s'ils ne me respectaient pas, c'est vrai que démonter ça en deux ou trois semaines, il faut tout stocker, tout répertorier, parce que chaque poteau à des numéros, il faut tout noter parce que s'il faut remonter tout ça, c'est du boulot et ça perd en qualité", estime Sébastien Paris, storiste pour l'entreprise "Bosio stores".

Pour les commerçants se pose maintenant la question des conséquences financières sur leur activité. "Je suis triste. Des fois, j'ai envie de pleurer. Cela nous a impactés sur des contrats de personnel, on a fait des CDI. Aujourd'hui on se retrouve dans cette situation très compliquée. On ne peut pas toucher la pergola, on ne peut pas appeler des entreprises extérieures pour la démonter, sinon on perd une garantie de 10 ans", se plaint Rocco Loisi, propriétaire de "La Cabana plage" et président du syndicat des plagistes de Menton.Les plagistes viennent d'adresser un courrier au préfet pour lui proposer un démontage partiel.

Livio Ferrero avec Florent Bascoul