Alpes-Maritimes: "à peu près 80%" des vallées touchées par la tempête Alex seront reconstruites d'ici 2023

En octobre 2020, la tempête Alex avait balayé les vallées de la Vésubie et de la Roya, détruisant habitations et infrastructures. Si les reconstructions se poursuivent encore aujourd'hui, beaucoup de travaux restent à faire pour permettre aux habitants de retrouver un quotidien normal.

Deux ans après le passage de la tempête Alex, la reconstruction avance dans les vallées de la Roya et de la Vésubie. Certaines communes restent encore difficiles d'accès, comme le village de Venanson qui ne dispose pour le moment que d'une seule route temporaire.

Malgré tout, les reconstructions sont allées "très vite", assure Xavier Pelletier, préfet délégué en charge de la reconstruction des vallées, invité ce lundi matin sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur.

"Quand j'ai pris mon poste dix jours après la tempête, on se demandait combien d'années il faudrait. (...) Il fallait voir l'ampleur des travaux à faire. Les dégâts les plus importants en France métropolitaine depuis 1945."

"En fin d'année 2022, début d'année 2023, on aura reconstruit à peu près à 80%", affirme-t-il aujourd'hui.

De nombreuses situations "difficiles à gérer"

Si l'Etat a consacré un financement "massif" de 615 millions d'euros à la reconstruction des vallées, la situation reste encore tendue pour de nombreux habitants des communes touchées par la tempête.

À Saint-Martin-Vésubie, l'avenir de l'immeuble d'habitation "L'Écureuil" est longtemps resté incertain. Finalement, le bâtiment de 26 logements, "très exposé aux risques", et déclaré inhabitable, sera détruit d'ici la fin de l'année, déclare Xavier Pelletier.

À Roquebillière, le propriétaire et les employés d'un garage, contraints de quitter le bâtiment qui sera lui aussi détruit, vont recevoir l'aide de la mairie et de la Métropole afin de trouver un nouvel emplacement.

Autant de situations "difficiles à gérer", admet le préfet délégué, mais sur lesquelles il assure travailler, tout en tirant leçon de la catastrophe d'octobre 2020 pour empêcher qu'une telle situation ne se reproduise.

"On ne peut pas maintenir des activités ou des habitants dans une zone de risques dont on sait pertinemment que les habitants pourraient subir à nouveau des dommages", déclare-t-il, mentionnant que les vallées sont des secteurs particulièrement sujets aux catastrophes naturelles. "C'est le risque de crues torrentielles, de chutes de blocs, de glissement de terrains. Au sommet des vallées, c'est le risque d'avalanche."

Réouverture du tunnel de Tende en octobre 2023

Au-delà des habitations, les routes et infrastructures aussi sont en phase de reconstruction. La ligne ferroviaire qui relie Nice à Cuneo, en Italie, et passe par la vallée de la Roya, doit recevoir des investissements pour sa "redynamisation".

"Il y aura une réunion importante avec les trois régions, avec tous les opérateurs, italiens et français, et également les propriétaires des infrastructures (...) pour qu'on travaille sur les phases qui viennent," déclare Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région Sud en charge des transports, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

De son côté, le tunnel de Tende ouvrira bien en octobre 2023, confirme Xavier Pelletier. "On fait une pression continue" sur la société italienne Anas, en charge du réseau routier italien, "pour que ce chantier se déroule dans les temps".

Une infrastructure qui permettra de conserver la connexion entre la France et l'Italie, "précieuse" pour le développement économique de la vallée de la Roya.

De nombreux autres projets sont à l'étude pour permettre aux vallées de "retrouver tout leur dynamisme", déclare Xavier Pelletier, rappelant que l'Etat a "souhaité réserver 50 millions d'euros pour développer des projets de développement et d'attractivité".

Laurène Rocheteau