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Valensole: le succès de l'amande de Provence, un produit d'exception

L'amande de Provence, un produit d'exception 

L'amande de Provence, un produit d'exception - BFM DICI

Depuis 2014 dans la région Sud et notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence, des producteurs s'investissent dans la relance de l'amande. Ene culture qui était autrefois importante dans la région et qui n'a pas manqué de faire le succès d'une friandise emblématique: le calisson.

Pour la famille Jaubert, les amandiers, c'est avant tout une passion. Autrefois très présent sur le plateau de Valensole, l'arbre a, pour diverses raisons, disparu. Mais en 1985, Marcel Jaubert décide d'en replanter malgré l'absence d'irrigation.

"C'était un homme très courageux, un homme de la terre qui aimait ses arbres et il les a bichonnés ses amandiers. Et maintenant, on a de la chance qu'Alex mon fils soit passionné aussi" explique Françoise Jaubert, productrice du domaine les Grandes Marges.

Quarante ans plus tard les arbres sont toujours là et donnent des récoltes, même si la sécheresse et le gel n'en font pas une culture facile. "C'est risqué mais c'est aussi le prix du goût parce qu'avec le stress hydrique et le chaud on concentre les sucres et principes actifs dans le fruit donc on a une aromatique incomparable" explique Alex David, producteur-récoltant du même domaine.

"Pour moi le goût de l'amande de Provence est lié à son terroir avec l'altitude et le bon taux d'ensoleillement pour développer tous les aromes. Il y a aussi sur le domaine tout le non-travail du sol pour l'enrichir en matière organique", poursuit-il.

Cette année la récolte n'est pas exceptionnelle mais elle est de qualité. Une petite récolte valorisée et vendue directement au domaine.

Suivant l'exemple de la famille Jaubert, d'autres producteurs bas alpins se sont lancés, aidés il y a quelques années par le plan de relance de l'amande en Provence, faisant de ce produit un véritable bijou gustatif, qui est aussi l'ingrédient principal du fameux calisson du Roy René. 

Un calisson 100% provençal 

Un tiers d'amandes, un tiers de melons de cavaillon confit et un tiers de sucre, une recette en apparence simple qui permet de produire chaque année 200 tonnes de calissons dans l'entreprise située près d'Aix-en-Provence et qui a pour objectif d'utiliser toujours plus d'amandes de Provence

"On est passé de 30 à 50% origine Provence", explique Stéphane Conrotto, responsable production R&D de la confiserie du Roy René. "Ce qu'on observe, c'est que l'amande de Provence est plus grosse et charnue, contrairement à celle espagnole qu'on utilise".

Dans un souci de valoriser le produit, la confiserie du Roy René a, depuis l'an dernier, sorti une boite de calissons uniquement confectionnés avec des amandes de Provence dont certaines issues du plateau de Valensole.

"On veut garantir une qualité pour notre produit haute-gamme qu'est le calisson d'Aix pour lequel il faut avoir les meilleurs ingrédients", explique le responsable de l'entreprise.

Vaucluse, Bouches-du-Rhône ou les Alpes de Haute-Provence font partie de l'aire géographique d'approvisionnement d'une partie des amandes pour la confiserie permettant une meilleure traçabilité.

"Au début des années 2014-15, au moment de la reprise de la confiserie du Roy René par Olivier Baussan, on a constaté le manque d'amandes en Provence, alors que jusqu'au début du XXe siècle, Aix-en-Provence était la capitale mondiale de l'amande et ça a disparu du fait de la modernisation et surtout à cause du gel de 1956", explique Laure Pierrisnard, directrice générale de la confiserie du Roy René

Mais ces ingrédients ont un prix: l'amande provençale est deux fois plus coûteuse que l'espagnole et encore plus que la californienne. "On a un vrai retour positif des clients qui sentent une différence (...) ça se ressent un peu dans le prix mais les clients sont sensibles sur le fait de valoriser des filières agricoles locales courtes" explique Laure Pierrisnard.

Utiliser 100% d'amandes de Provence

L'objectif pour la confiserie du Roy René est de réussir un jour à utiliser uniquement des amandes de Provence. Mais pour cela, il faudra encore quelques passionnés comme la famille Jaubert pour faire que les amandiers puissent de nouveau, et cette fois définitivement, s'enraciner dans la Provence. Même si, depuis le lancement du plan de relance de l'amande, 1200 hectares d'amandiers ont été plantés multipliant ainsi par quatre la production depuis les dix dernières années.

Laurie Charrié