Un millier d’étudiants néerlandais annulent leur venue à Risoul à cause d'une rumeur d'agression au GHB

Les 1.100 étudiants devaient séjourner à la station de Risoul du 9 au 26 avril. - BFM DICI
C’est un vrai coup dur pour la station de Risoul. Selon nos informations, pas moins de 1100 étudiants néerlandais qui devaient venir profiter de la station du 9 au 16 avril ont tout simplement annulé leur séjour. En cause: la peur de voir leur verre drogué à leur insu dans les bars de la station.
Fin mars, 450 étudiants venus d’Utrecht, aux Pays-Bas, avaient brutalement mis fin à leur séjour. Plusieurs d’entre eux avaient affirmé que de la drogue avait été dissimulée dans leurs verres d’alcool. Des déclarations infondées, selon le procureur de Gap.
“Les investigations menées par les enquêteurs de la gendarmerie dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Gap pour administration de substances nuisibles n’ont pas permis de corroborer les propos de certains étudiants selon lesquels ils auraient été drogués à leur insu. Au contraire, les analyses toxicologiques des trois étudiants hollandais qui se sont présentés à la gendarmerie (aucun autre étudiant ne s’est manifesté pour se plaindre) ont permis d’établir l’absence d’absorption de GBH,” a déclaré Florent Crouhy à BFM DICI.
“Une rumeur, tout simplement”
Même s’il s’agit d’une “rumeur, tout simplement,” selon Jérôme Baron, le directeur de l’établissement La Grotte du Yéti, le mal est fait pour plusieurs commerçants de la station. Au cours de la semaine, La Grotte du Yéti, qui possède un bar, un restaurant et une pizzéria, a déjà perdu 20% de son public.
“Les Belges et les Français restent. Mais nous allons devoir fermer plus tôt. Le 9 au soir au lieu de la fin avril,” déplore Jérôme Baron. “Nous avons 26 salariés et allons perdre beaucoup d’argent en cette fin de saison, comme d’autres qui attendaient ce dernier groupe avec impatience.”
Les 1100 réservations en demi-pension récemment annulées représentent une perte de centaines de milliers d’euros pour le commerçant. Il a d’ailleurs annoncé consulter des avocats pour obtenir une compensation financière.
Jérôme Baron dénonce également une immaturité de la part de certains vacanciers, qui porte ainsi préjudice à la station.
“Nous avons à faire à une jeunesse post-Covid qui découvre un peu les bars à ambiance. Une jeunesse qui part vite en vrille et qui fait rapidement n’importe quoi. Nous avons dès le début de la saison lancé une campagne de sensibilisation autour du GHB. Tout le monde a bien compris, sauf les Néerlandais qui ont répandu ces torrents de boue. C’est nous qui avons poussé pour que des prises de sang soient réalisées. C’est triste à dire, mais quand une rumeur vous tombe dessus comme ça, vous ne pouvez rien faire.”
De con côté, le maire de Risoul, Régis Simond, estime que "cette affaire a assez duré et qu’il est temps que la station tourne la page de cette rumeur."