Sisteron: une cantine scolaire ne prépare plus de repas pour les enfants victimes d'allergies graves, une pétition lancée

Frank serre tendrement la main de sa fille, Ambre. Tous deux marchent de concert, dans le centre-ville de Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) direction l'école. Mais depuis la rentrée après les vacances de Toussaint, la vie d'Ambre à l'école est un peu moins agréable.
En effet, la cantine ne prépare plus à manger pour les enfants victimes d'allergies alimentaires graves et bénéficiant d'un plan d'action individualisé (PAI). À Sisteron, six enfants sont dans la même situation. La mairie a informé les parents concernés, qui doivent désormais préparer un panier-repas pour leurs enfants.
De nombreuses procédures et une pétition
Pour Frank, c'est un problème important. "Avant, le service de restauration prévoyait des plats de substitution, depuis le 4 novembre ils se sont déresponsabilisés de ça", regrette-t-il au micro de BFM DICI.
Il craint aussi pour la convivialité dans l'établissement ainsi que l'intégration d'Ambre avec ses camarades. "C'est compliqué pour des enfants de 8 ans, où ils peuvent être assez moqueurs à cet âge-là." D'autant qu'il faut payer, un euro pour les frais d'accompagnement et de surveillance des enfants, au lieu de 3,20 euros pour les autres ayant un repas.
Alors Frank a lancé de nombreuses procédures: auprès du défenseur des droits, de la députée de sa circonscription, Sophie Vaginay-Ricourt, mais également une pétition en ligne qui a collecté plusieurs milliers de signatures.
"Il n'y a pas que les enfants de Sisteron qui sont concernés, assure-t-il. J'espère qu'on respecte les droits des enfants qui ont un PAI, qu'ils ne soient pas discriminés, et que ces paniers repas ne soient mis en place que sur recommandation médicale".
Pour la mairie de Sisteron, ce sont justement des considérations médicales qui sont au cœur de l'affaire. La décision a été prise à l'unanimité en conseil municipal, et appliquée pour la sécurité des enfants. "On a dans ces cas un avis d'un spécialiste qui part du principe que servir un repas à un enfant peut engager sa vie." La situation d'Ambre semble donc loin d'évoluer.