"On défend notre métier": nouvelle action des agriculteurs à Digne-les-Bains

Du centre des finances publiques à l'inspection du travail... Plus d'une cinquantaine d'agriculteurs, venus des quatre coins du département des Alpes-de-Haute-Provence, ont bloqué ce jeudi 28 novembre matin toutes les entrées de différents sites de Digne-les-Bains.
Ce monde agricole en colère dénonce l'oppression administrative, à laquelle il doit faire face.
"On veut travailler, qu'on nous laisse travailler. Si un paysan a fait le choix de ce métier, c'est pour être dans la nature, dans ses terres et dans les tracteurs. Au final, on se retrouve à passer tout notre temps dans les bureaux. Avec ce blocage, on montre aux agents ce que c'est que d'être entravé dans son métier, de ne pas pouvoir le faire comme on le veut", martèle Laurent Depieds, le président de la FDSEA 04.
"On défend notre métier d'agriculteur"
Cet avis est partagé par Sacha Meyer, agriculteur à Dauphin et représentant des Jeunes agriculteurs du 04. Pour lui, il faut simplifier les démarches.
"On défend seulement notre métier d'agriculteur. Il ne faut pas que ce soit compliqué, il ne faut pas que les jeunes arrivent et qu'il y ait des tas de paperasse à faire. On veut être agriculteur, travailler la terre et nourrir la population. Aujourd'hui, c'est trop compliqué. Il faut faire bouger tout cela", demande-t-il.
Des normes et de la paperasse administrative devenues, pour les agriculteurs du département comme partout en France, de plus en plus contraignantes. "Tous les jours on doit se justifier, justifier toutes les actions que l'on fait que ce soit en agriculture ou en élevage. On est dépassé. En heure de travail, sur une semaine d'agriculteur d'environ 70/80 heures, il y a au moins 20 heures de papiers", confie Julien Giraud, éleveur à Valensole.
Brice Isnard, venu de Saint-Jeannet, fait lui aussi part de son ras-le-bol. "On ne s'en sort pas. Les agriculteurs vont petit à petit arrêter. Ils n'en peuvent plus, tout le monde arrête. Tant qu'ils n'arrêteront pas de nous pondre des lois comme ça, on n'arrêtera pas de manifester. Il y a toutes les charges, les normes... Vous vous rendez compte. On a même un satellite qui nous surveille dans nos parcelles. On est simplement agriculteur. Il faut que ça cesse", appelle-t-il.
Au total, près de 15 bennes de fumier, de compost ou encore de déchets organiques, ont été déversées par les agriculteurs devant différents services de l'État afin de se faire entendre.