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Meurtre à Barret-sur-Méouge: l'homme jugé pour avoir tué son voisin condamné à 18 ans de réclusion criminelle

Le tribunal de Gap.

Le tribunal de Gap. - BFM DICI

La cour d'assises de Gap a reconnu coupable un homme qui était accusé d'avoir tué son voisin à Barret-sur-Méouge (Hautes-Alpes) en avril 2022. L'homme a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, ce mercredi 25 juin.

Au terme de trois jours de procès, Alexandre Onomoni a été déclaré coupable du meurtre de Gerald Beauny, par la cour d'assises de Gap, ce mercredi 25 juin. Il a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, une interdiction du port d’arme pendant 15 ans et un retrait du permis de chasse. Un verdict plus dur que les réquisitions du parquet qui étaient de 13 ans de prison.

Les faits s'étaient produits en avril 2022 à Barret-sur-Méouge. La victime, un voisin de l'accusé, avait été abattue en recevant trois balles à bout portant dans un bar clandestin qu'il tenait. Lors du procès, Alexandre Onomoni a reconnu les faits qui lui sont reprochés tout en plaidant un acte "involontaire".

Une vision que ne partage pas l'avocate générale, pour qui la dimension volontaire de l'homicide ne fait aucun doute. "Le troisième tir est quasiment à bout portant avec la tête de la victime", a-t-elle souligné, en s'appuyant sur les conclusions de l’expert balistique.

De plus, les trois coups donnés ont été dans des zones vitales impliquant une mort immédiate.

"Il ne peut pas supporter qu’il a tué son ami"

De son côté, l’avocat de la défense a mis en évidence la personnalité de son client. "Il faut adapter la peine, il n’a jamais été condamné", a-t-il tenu à souligner.

L’avocat est aussi revenu sur les faits et le déroulé en trois temps de la soirée. "Son intervention a été utile pour séparer Gerald Beauny et son fils, la victime aurait pu être le coupable finalement."

L’acte involontaire n'a finalement pas été l'angle choisi par la défense. "Il ne peut pas supporter qu’il a tué son ami, il y a encore cette démarche à faire, mais elle peut se faire ailleurs qu’en prison", a poursuivi le conseil.

Sur le banc, les enfants et la sœur de l’accusé ont écouté attentivement la plaidoirie de l’avocat. “Ôter la vie d’un homme violent, c’est grave et ça mérite une sanction, mais soyez mesurés dans vos choix”, a-t-il déclaré à l’intention de la cour.

Depuis trois ans et demi, Alexandre Onomoni est incarcéré la maison d’arrêt de Vars. "Il a participé à tout, les activités intellectuelles, la scolarité et les suivis psychologiques", a souligné l'avocat.

"J'ai tellement mal dans mon cœur"

Cette dernière journée de procès a été également marquée par les ultimes déclarations d'Alexandre Onomoni. "J’ai tellement mal dans mon cœur", a-t-il déploré. Ajoutant: "mais je sais qu’ils doivent avoir 1.000 fois plus mal”, en demandant pardon à la famille de la victime.

L'homme était, selon la description des personnes passées à la barre, psychologiquement déstabilisé par le suicide de son meilleur ami et la mort brutale de son frère en 2004.

La juge a également évoqué à plusieurs reprises son rapport aux armes. L'accusé a été lieutenant réserviste de l'armée tandis que son père a été militaire de carrière, légionnaire et confronté lui aussi à des problèmes d'alcool.

Au moment des faits, l'accusé avait plus de trois grammes d'alcool par litre de sang. "Alexandre Onomoni a estimé consommer entre trois et 4 litres d'alcool par jour depuis 2013", a indiqué la juriste l'ayant interrogé en prison.

"Il est devenu le diable, il a été violent avec les enfants, je ne le reconnaissais plus" aurait témoigné une ancienne compagne en garde à vue.

Au moment de connaître sa peine, Alexandre Onomoni a gardé un visage froid et impassible. Il a décidé de faire appel de sa condamnation. "18 ans de réclusion criminelle, c’est inacceptable et excessif", a estimé l’avocat de la défense. La famille de la victime, elle, est sortie en larmes du tribunal.

Jade Buisson