Luberon: vers la création d'un abattoir paysan semi-mobile, une première en France

Le projet d'un abattoir paysan semi-mobile est porté par des éleveurs basés à Pierrerue dans les Alpes-de-Haute-Provence. - BFMDICI
C'est un projet innovant porté par des éleveurs basés à Pierrerue dans les Alpes-de-Haute-Provence. Celui de créer le tout premier abattoir semi-mobile pour petits ruminants sur le territoire. Un outil qui se veut garant de la bientraitance animale, de la préservation de l'agriculture pastorale et du développement des circuits courts.
"L'étape de l'abattage, c'est quelque chose qu'on ne maitrise pas et que l'on veut se réapproprier. C'est une tâche qui n'est pas forcément agréable à faire", explique Florian Jean, éleveur au GAEC des Charentais à Pierrerue, et président de l'association abattoir mobile du Luberon.
Il ajoute: "On considère que c'est plus à l'éleveur de faire cela en sachant que le but pour nous n'est pas de se substituer à ce qui existe déjà dans le département".
Un abattage par semaine
Cet abattoir se déplacera autour de trois aires d'accueil de 2000 m2 identifiées au préalable en fonction des éleveurs. Il sera destiné aux ovins et caprins.
"Au début, on voulait aller de ferme en ferme, mais c'est impossible compte tenu des exigences sanitaires. On aura donc au moins trois placettes et c'est la chaîne d'abattage qui sera mobile", détaille Mary André, éleveuse de brebis à Pierrerue.
"La partie fixe comprendra un atelier de découpe, des locaux sanitaires. La chaîne d'abattage se déplacera, elle, de placette en placette", précise l'éleveuse. Un abattage sera organisé chaque semaine et par aire. Le volume prévisionnel estimé est de 35 tonnes par an.
Une campagne de financement lancée
L'abattoir devra suivre une charte de qualité. 100% des animaux amenés dans la structure doivent par exemple être nés et engraissés sur la ferme durant neuf semaines. Des systèmes herbagers et/ou sylvo-pastoraux doivent également être engagés et une cotisation fixe, égale pour tous, doit être payée.
Les pratiques se doivent de rester respectueuses des animaux avant, pendant et après leur mort. Et il convient d'adopter une transparence vis-à-vis des consommateurs et garantir une traçabilité de la viande abattue.
Pour l'heure, douze éleveurs ont d'ores et déjà fait part de leur intérêt. Un projet qui pourrait voir le jour d'ici deux ans, et pour lequel une campagne de financement participative a été lancée.
À noter que le coût de ce projet est estimé à 200.000 euros pour l'unité d'abattage mobile, et de 150.000 à 180.000 euros par aire selon les aménagements nécessaires.