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"Un immense gâchis": Le DLV XV, club de rugby de Manosque, bousculé par une querelle de gouvernance

Un ballon de rugby tenu à la main (Illustration).

Un ballon de rugby tenu à la main (Illustration). - Icon Sport

Le torchon brûle au sein même de l’équipe dirigeante: certains veulent la démission du président du DLV XV, alors que d'autres le soutiennent coûte que coûte.

Le club de rugby de Manosque, le DLV XV, traverse actuellement une grosse zone de turbulences. Et c’est tout un club qui pourrait finir dans les tribunes flambant neuves de La Rochette à regarder les autres équipes voisines jouer.

En mars dernier, lors d’un vote de confiance, Pascal Carmignani a été mis en minorité par la majorité des membres du "Co-dir" présents. Depuis, au cœur de la mêlée, deux camps s’opposent: ceux qui ne veulent plus du président Pascal et les autres, qui le soutiennent encore.

Selon Céline Chazarein, fille du regretté Jacques Chazarein et figure du club, ces tensions reposent avant tout sur une querelle de personnes.

"L’ancien président Gaëtan Girard n’a pas supporté d'être mis dehors l’an dernier. Il a donc monté un club à Oraison mais reste tout de même au sein du DLV XV. En semant des petites graines, il déstabilise le club. Tout ça est regrettable", a déploré la Manosquine.

Dans l’autre camp, Gaëtan Girard fulmine. L’ancien président, poussé vers la sortie l’an dernier après plus de vingt ans aux manettes, se désole de cette situation.

"C’est un immense gâchis. J’ai laissé un club sain financièrement avec 300 licenciés. Aujourd’hui, nous sommes à 250, derrière Digne-les-Bains et Gap. Les sponsors partent et personne ne sait si le club va résister à cette tempête", a déclaré Gaëtan Girard, qui ne souhaite plus prendre la présidence même s’il siège toujours au comité directeur grâce à sa double-licence.

Un président "en minorité"

Né de la fusion entre les clubs de Manosque, Oraison et Gréoux-les-Bains, le DLV XV va-t-il résister à ces querelles de gouvernance? "Le président est mis en minorité et il refuse de partir. Les statuts lui donnent ce droit, mais il gère le club comme une entreprise. Cela ne peut pas le faire", a souligné Gaëtan Girard, qui ne voit pas d’autre solution qu’un départ de Pascal Carmignani.

"J’ai poussé Pascal à rester en place. Il ne faut pas céder face à la pression", a déclaré, combative, Céline Chazarein, vice-présidente du club.

Et cela, même si l’autre vice-président et le coach des seniors sont dans le camp d’en face. Pour Céline Chazarein, le dernier vote de confiance n'est pas représentatif. "L’ensemble du comité directeur n’était pas réuni. Même si Pascal a fait des erreurs, il faut des dialogues sportifs et constructifs pour aller tous dans la même direction."

Pas de subvention au moins jusqu'à juin

La ville de Manosque refuse de verser sa subvention d’environ 22.000 euros tant que la situation n’est pas apaisée. "Aujourd’hui, le président est mis à pied par le conseil d’administration, donc administrativement, il n’y a pas vraiment d’interlocuteur", a fait savoir le maire de Manosque Camille Galtier.

"L’assemblée générale est en juin et il y aura donc un nouveau CA et un nouveau bureau", continue-t-il. "Pour nous, il n’y a pas d’inquiétude mais il faut que le club soit dans les clous administrativement." Le vote ne sera donc pas organisé avant le mois de juin.

Les dirigeants du DLV XV, quant à eux, doivent rapidement trouver une solution. La Coupe du monde de rugby débute dans cinq mois, comme celle du rugby amateur qui se déroule dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Avant cela, les nouvelles infrastructures du stade de la Rochette seront inaugurées à la mi-mai (pour un investissement d'environ trois millions d'euros) et l’équipe senior tentera de valider son ticket pour la finale de R2 ce week-end. S’il veut faire bonne figure pour ces échéances cruciales, le DLV XV doit siffler la fin des hostilités et entamer une nouvelle mi-temps moins agitée.

Valentin Doyen