La préfecture communique après la prise en charge de trois migrants par des pompiers au CH de Briançon

Le Centre Hospitalier des Escartons à Briançon. - BFM DICI
La médecin n’a pas fauté. C’est en substance ce qui ressort de l’enquête interne menée au sein du centre hospitalier de Briançon à la demande de la préfecture des Hautes-Alpes. La préfecture indique ce vendredi que "le rapport établi par la direction de l'hôpital de Briançon ne permet pas de déterminer si les décisions prises par le médecin régulateur étaient motivées par d'autres considérations que médicales".
Transférés par les pompiers
Jeudi dernier, le syndicat Police Alliance Nationale avait saisi la préfecture des Hautes-Alpes à la suite de l’intervention des pompiers au sein des locaux de la police aux frontières (PAF), à Montgenèvre. Une migrante, prise d’une crise d’angoisse, avait été prise en charge et conduite au CH de Briançon pour des examens.
Un rapport de la PAF indiquait qu’une docteure de l’hôpital avait demandé aux policiers de rapatrier le compagnon et le jeune enfant de la patiente au sein de l’hôpital. Refus des policiers qui, à l’inverse, souhaitaient récupérer la migrante afin de remettre la famille aux autorités italiennes.
Quelques heures plus tard, la docteure a prévenu les policiers qu’elle faisait intervenir le SAMU pour la prise en charge du compagnon et de l’enfant pour une suspicion de fièvre. L’homme et l’enfant avaient finalement été transférés par les pompiers vers l’hôpital. Les trois migrants avaient quitté le centre hospitalier dans la journée et ont été pris en charge par une association briançonnaise qui vient en aide aux réfugiés.
Le syndicat Alliance dénonce une intervention demandée "par idéologie"
Il n’en fallait pas plus pour faire bondir le syndicat Alliance Police Nationale. "Par idéologie, un médecin du CH de Briançon a fait intervenir un équipage de pompiers pour deux personnes irrégulières à la PAF sans besoin de soins dans le but de les faire rentrer sur le territoire. Seul ce médecin de l’hôpital savait qu’un enfant et son père étaient au poste. L’appel vers les pompiers ne fait donc aucun doute", déclarait Vincent Guillermin, secrétaire départemental d’Alliance 05.
Le pavé dans la marre lancé par le syndicat policier pourrait pousser la préfecture à durcir le ton dans les prochaines semaines. "L'enchaînement des faits révèle néanmoins la nécessité d'améliorer les modalités d'échanges entre services et le processus de décision en cas d'allégation de besoins de soins par les personnes interpelées, sujet qui sera abordé entre le Préfet et le Directeur Général de l'ARS", conclut la préfecture 05.