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"Il y a encore beaucoup à faire": quelles avancées dans les Alpes-de-Haute-Provence, 20 ans après la loi handicap?

Une convention a été signée ce mardi 11 février pour réaffirmer l'engagement des Alpes-de-Haute-Provence sur le handicap

Une convention a été signée ce mardi 11 février pour réaffirmer l'engagement des Alpes-de-Haute-Provence sur le handicap - BFM DICI

Depuis l'adoption de la loi handicap en 2005, les avancées à l'échelle des Alpes-de-Haute-Provence, comme dans le reste du pays, sont encore insuffisantes. Une convention a néanmoins été signée pour renforcer cet engagement.

Se déplacer dans certains commerces, utiliser certains sanitaires, marcher sur tous les trottoirs, où même trouver un emploi. 20 ans après l'adoption de la loi handicap, les avancées sur ces besoins sont encore insuffisantes pour les personnes en situation de handicap en France et dans les Alpes-de-Haute-Provence.

À l'occasion des 20 ans de la loi handicap, une convention a été signée ce mardi 11 février pour renforcer cet engagement en présence de l'ARS, des membres du département en charge de ses missions mais aussi de France travail, Cap Emploi et des associations gestionnaires des ESAT.

En 2024, 210 000 travailleurs handicapés ont trouvé un emploi via France Travail et Cap Emploi au niveau national. Mais alors que font justement ces structures pour aider ces personnes à trouver du travail?

25% de financement en plus qu'en 2021

"Cette lettre souligne que cette question de l'accès à l'emploi pour ces personnes en situation de handicap est absolument transversale. Il a une question d'accessibilité, de mobilité. Elle nous engage à mieux coordonner nos actions", souligne auprès de BFM Dici le directeur de l'ARS 04, Bertrand Biju Duval.

"On a nettement progressé depuis 2005 mais il y a encore beaucoup à faire. Pour l'ARS, dans le département 37 millions d'euros sont dépensés sur la question du handicap. C'est 25% de plus qu'il y a 4 ans. C'est ça la preuve de l'engagement de l'État."

À Digne-les-Bains, Jason a été embauché le 13 janvier 2025 au golf en tant que jardinier. Après avoir passé son CAP, l'homme de 29 ans, avec des problèmes de compréhension, peut enfin travailler. Il a signé un CDI de 35 heures. "Je peux lire un livre, le lire plusieurs fois ou regarder un film et je ne pourrai pas vous raconter l'histoire. Quand je travaille, j'oublie que j'ai un handicap", confie-t-il à BFM Dici.

"Il n'y avait aucune raison que l'on y mette un frein", assure Laetitia Cinquini Bataillé, présidente du Golf Resort, qui ne connaissait pas son handicap à son embauche. Elle admet accorder une attention particulière à son employé: "S'il arrive en retard le matin, on va se poser plus de questions que pour les autres salariés".

Une cause qui lui tient peut-être aussi encore plus à cœur, la présidente du golf ayant elle-même une fille en situation de handicap: "Mon œil est peut-être aussi un petit peu différent des autres."

"Encore des progrès à faire"

Le directeur de France travail de Digne-les-Bains et Sisteron, Claude Dimitropoulos, explique mettre en avant "leurs compétences auprès des entreprises" et faire de la "promotion de profil en allant démarcher les entreprises". Ajoutant: "Il y a aussi tout un travail qui est fait pour démystifier le handicap dans les entreprises. Mais il y a encore des progrès à faire." 

Romain Termonia est devenu instructeur à l’accessibilité des établissements qui reçoivent du public à la direction départementale des territoires depuis le mois de septembre. Une volonté ancrée en lui pour faire bouger les choses, lui qui est aussi en situation de handicap.

"Il faut que chaque personne en situation de handicap, que ce soit physique ou mental puisse accéder en toute autonomie à un établissement qui reçoit du public. Il y a beaucoup de travail sur le territoire. Les travaux concernent les cheminements extérieurs, les largeurs de couloirs, de portes, les sanitaires aussi c'est très important."

Depuis la loi handicap de 2005, tout employeur de 20 salariés et plus doit employer des travailleurs handicapés, mutilés de guerre et assimilés à temps plein ou à temps partiel, dans une proportion de 6% de l'effectif total. Pourtant, pour les travailleurs handicapés (TH), le taux de chômage est encore de 12% alors qu'il est de 7% pour des personnes qui ne sont pas en situation de handicap. Les entreprises qui ne respectent pas cette obligation doivent payer une contribution financière annuelle.

Fanny Pechiney