Hautes-Alpes: les professionnels de santé pourront signaler les faits de violences conjugales au parquet

Un protocole inédit contre les violences conjugales vient d'être signé à Gap (Hautes-Alpes). Les pharmaciens, l'ordre des médecins, les chirurgiens-dentistes, sages-femmes et même les podologues, peuvent désormais révéler les faits de violences conjugales, directement au procureur de la République.
Ces derniers étaient réunis ce mercredi au tribunal judiciaire de Gap pour signer ce protocole. Depuis la loi de juillet 2020, le secret médical des médecins peut être levé en cas de violences conjugales.
Des médecins "plus libérés"
Les Hautes-Alpes sont le premier département en France à signer ce protocole avec le CHICAS, l'ordre des médecins, les professionnels de santé et le parquet. "Je pense que le personnel médical va être beaucoup plus libéré pour révéler les faits", estime Florent Crouhy, procureur de la République de Gap.
Il est prévu dans le protocole, des formations pluri-disciplinaires pour aider les médecins à repérer les signes de violences conjugales. Florent Crouhy, estime qu'il y aura davantage de signalement désormais.
"Concrètement, un médecin qui avait devant lui une femme victime de violences conjugales et qui ne voulait pas porter plainte, était démuni", explique Jean-Michel Orsatelli, directeur adjoint du centre hospitalier de Gap.
Désormais, le protocole permet aux professionnels de santé d'avoir accès à des outils: numéros de téléphone, fiches à transmettre à la justice pour pouvoir l'informer de ce type de situation.
138 cas de violences conjugales ont été recensés dans les Hautes-Alpes depuis le mois de janvier 2022.
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences.
Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).