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Hautes-Alpes: les législatives se préparent dans la première circonscription

Une personne glisse son bulletin dans l'urne pour la présidentielle française, à Washington, le 9 avril 2022

Une personne glisse son bulletin dans l'urne pour la présidentielle française, à Washington, le 9 avril 2022 - Stefani Reynolds © 2019 AFP

Même s’il a été réélu ce dimanche pour un second quinquennat, Emmanuel Macron sait que chaque circonscription de France comptera dans la course à l’obtention d’une majorité à l’Assemblée nationale. État des lieux dans la première circonscription des Hautes-Alpes. 

Le suspense est bien maintenu dans la première circonscription des Hautes-Alpes (Gap-Laragne-Veynes). Pascale Boyer, la députée sortante, est candidate à sa propre succession. Mais elle n’a toujours pas la certitude d’obtenir l’investiture de La République En Marche.

Et pour cause, cette circonscription fait partie de celles où le risque de perdre un siège pour la majorité existe. Plusieurs pistes sont étudiées au cas où Pascale Boyer n’est pas adoubée. A commencer par un rapprochement avec Kévin Para, candidat désigné par Les Républicains.

Dans le cadre d’accords passés entre sarkozystes et macroniens, Kévin Para pourrait parfaitement être le candidat d’un rassemblement du centre et de la droite, en s’inscrivant dans la majorité présidentielle sans être pour autant considéré comme un Marcheur.

Ce n’est absolument pas à l’ordre du jour", souffle un proche du jeune Gapençais.

Si l’accord venait à être entériné, La République en Marche pourrait décider de ne pas envoyer de candidat face à Kévin Para. A l’inverse des Républicains qui pourraient bien envoyer des candidats dans chaque circonscription où la droite pactise secrètement avec les Marcheurs.  

Une surprise venue de La Bâtie-Neuve

Autre piste envisagée pour LaREM: une candidature toute neuve. Il n’est pas exclu qu’un candidat ou une candidate puisse venir s’intercaler à la gauche de Kévin Para, au cas où Pascale Boyer venait à être "débranchée". Les noms de Gérard Tenoux et Anne Truphème circulent. "C’est non", a répondu le premier à BFM DICI. Même réponse pour la deuxième.

"Avec trois mandats, je n’ai pas le temps de penser à autre chose", précise Anne Truphème. La surprise pourrait alors venir de La Bâtie-Neuve, en la personne de Joël Bonnaffoux. Maire et conseiller départemental incontesté. Il serait un candidat sérieux et crédible. Redouté par la droite comme par la gauche.

"Joël est un bon élu. Mais il n’a que des coups à prendre. Les législatives, c’est une élection de réseau, ce qui n’est pas son truc. Et puis, vous le voyez lâcher La Bâtie-Neuve et la Communauté de Communes de l’Avance?", s’interroge un élu de premier plan qui suit ces tractations de près.

Joint par téléphone, Joël Bonnaffoux confirme "réfléchir à une éventuelle candidature". Quid de Pascale Boyer? Si l’investiture venait à lui passer sous le nez, il est fort probable que la Gapençaise se porte tout de même candidate. Au moins pour l’honneur.  

Une union possible à gauche?

À gauche, le candidat naturel de l’Union populaire se nomme Michel Philippo. Bien placé au sein de l’organigramme de la France Insoumise, il fait une très grosse campagne de terrain depuis de longues semaines afin de rencontrer des habitants et des élus. Son discours social et écologiste imprime. Surtout dans les petites communes du Buëch.

"Rien n’est fait. L’heure est à la discussion avec toutes les sensibilités. De Lassalle au NPA, en passant par les Verts et les autres. La priorité, c’est que nos idées soient représentées. Peu importe qui les porte", explique Michel Philippo à BFM DICI.

Le rassemblement est sur toutes les lèvres mais la réalité semble moins évidente. Que fera le Parti socialiste local? "L’union," répond du tac au tac Marie-José Allemand, secrétaire départementale du PS 05.

"Nous avons une réunion cette semaine avec toute la gauche. Il faut une candidature commune. Mais ce n’est pas parce que la France Insoumise a fait un gros score à la présidentielle que Michel Philippo devient le candidat naturel de toute la gauche pour les législatives", avance la Gapençaise.

Michel Philippo arrivera-t-il à fédérer autour de lui le PS, les Verts et le PC? La tâche s’annonce immense. A moins que cela ne se règle directement à Paris lors des négociations entre les partis.  

Pas d'accord à l'extrême droite

Même situation à l’extrême droite où l’union n’est pas assurée. Eric Sarlin, habitant de Venterol, devrait porter les couleurs du Rassemblement national. En juin 2021, il figurait sur la liste de Thierry Mariani pour les élections régionales. Il pourrait retrouver face à lui le Laragnais Cyril Gamba. Âgé de 27 ans, l’ancien délégué départemental du RN a rejoint depuis plusieurs mois Reconquête, le parti d’Eric Zemmour.

"Pour le moment, il n'y a aucun accord envisagé. Je suis candidat sur la première circonscription et je pense que les jeux sont ouverts", explique Éric Sarlin, qui pourrait bien partir avec Cyriane Chiorino comme suppléante.

Valentin Doyen