Hautes-Alpes: le cycliste Richard Patrosso s'offre le record de montées au mythique col d'Izoard

Encore une réussite pour l'ultracycliste Richard Patrosso. Ce dernier a tenu son pari lundi 12 août sur les pentes du col d'Izoard (Hautes-Alpes) en réalisant le record de huit montées consécutives au passage.
Le défi lui avait été lancé après l'exploit de l'ultracycliste sur le col de la Bonette-Restefond le 25 juillet, par l'association Izoard Animation.
Le "grimpeur de l'extrême"
La météo étant clémente, le "grimpeur de l'extrême" Richard Patrosso a commencé sa course à 4h30 du matin au pied de ce col mythique des Hautes-Alpes.
"Je n'avais pas forcément de bonnes sensations lors de la première montée. Je n'arrivais pas à trouver le bon rythme ni les bons braquets. Mais dès la deuxième montée, j'étais confiant", confie-t-il.
Les quatre premières ascensions sont réalisées en 1h10, 1h14, 1h20 et 1h15. "Dans la quatrième ascension, j'avais l'impression de voler. Je me sentais vraiment bien. J'étais vraiment confiant pour passer le cap des six premières ascensions dans de bonnes conditions", se souvient l'athlète.
Tout change à partir de la cinquième ascension, alors que plus de 4.000 mètres de dénivelé ont déjà été réalisés. "Je sentais qu'il faisait froid dans la descente en passant Arvieux, mais dès que j'ai fait demi-tour, j'ai senti qu'il commençait à faire chaud. J'ai compris qu'il fallait que je calme le jeu, que je fasse l'ascension en dedans, que je m'économise au maximum. Et surtout qu'il allait certainement faire de plus en plus chaud jusqu'à 20 heures."
"Comment abandonner?"
Avec six Everestings et cinq records de montées à son palmarès, Richard Patrosso a de l'expérience: la chaleur ne le quitte plus jusqu'à la tombée de la nuit. Il réalise donc la cinquième ascension en 1h33 et la sixième en 1h38.
"Dès la fin de la cinquième ascension, j'ai compris que je devrais faire la sixième et la septième en m'économisant au maximum pour ne pas abandonner. Et surtout ne pas regarder le temps. Même si mettre 2 heures était hors de question pour moi."
Avec 1h57, la septième ascension et la plus dure pour l'ultracycliste. "À ce moment-là, j'ai bien cru que j'allais mettre plus de 2 heures pour la huitième, peut-être 3 heures, que je n'en verrai jamais la fin. Mais comment abandonner quand tant de personnes sont venues de loin pour vous encourager?"
Près de 250km, 18h50 sur le vélo
La huitième ascension, celle marquant le record, sera faite en 1h37. "Je n'arrivais plus à manger, je n'avais plus envie de boire, mais je me sentais bien, comme libéré. J'avais même l'impression d'aller vite alors que j'étais à 11 à l'heure. Il y avait beaucoup de voitures garées, de vans et de camping-cars, tout le long du col, pour la huitième montée de nuit."
"On m'a encouragé jusqu'en haut, sans savoir que je ne passais pas là pour la première fois de la journée, sourit-il. Et ça été pareil pour cette dernière montée, quand j'ai traversé Arvieux, La Chalp, Brunissard... Et même quand j'ai passé ce fameux virage (de Brunissard, NDLR)", termine-t-il.
Résultat, pari réussi avec près de 250 kilomètres parcourus dont 129 de montée. Richard Patrosso a gravi le col d'Izoard huit fois et demi, soit 18h50 passées sur son vélo pour un dénivelé positif de 9.264 mètres.