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Hautes-Alpes: l'arrivée de Jérôme Sainte-Marie à la tête de la délégation locale du RN fait exploser le parti

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Candidat RN aux dernières législatives sur la première circonscription des Hautes-Alpes, Jérôme Sainte-Marie a pris la place d’Éric Sarlin, un temps pressenti et déjà candidat en 2022. Après avoir perdu les élections, Jérôme Sainte-Marie vient de prendre la tête de la délégation du parti dans les Hautes-Alpes.

Depuis le début de la semaine, sur le site du Rassemblement national, le nom de Jérôme Sainte-Marie ressort au poste de délégué départemental alors que l’ancien à ce poste, Armel Brisson de la Messardière, n’a toujours pas été notifié par le parti de son éviction.

Voilà ce qui illustre l’ambiance au sein de la délégation depuis la fin des élections législatives alors que deux autres membres du bureau ont été remerciés pendant l'été. L’ancien délégué départemental dénonce "un parachutage de Paris", alors qu’en juin dernier , le parti de Marine Le Pen a choisi Jérôme Sainte-Marie pour décrocher la première circonscription des Hautes-Alpes aux législatives de juillet dernier.

Ce dernier s’est immédiatement défendu d’un "parachutage", évoquant sa maison à Saint-André-de-Rosans dans le Buëch. "Si tous les gens qui ont une maison de campagne viennent être candidat chez nous ça va faire du monde", rétorque Cathy Sarlin, secrétaire pour le parti, qui a été remerciée au lendemain des élections législatives alors que, d’après les informations de BFM DICI, Jérôme Sainte-Marie y vit à l’année avec sa famille.

Malgré cette implantation dans les Hautes-Alpes, le candidat malheureux des dernières législatives n’arrive pas à se défaire de son image "parisienne" même au sein de son propre parti.

"Ça m’est totalement indifférent parce que c’est faux", balaie l'intéressé.

Un "parti stalinien"

Quand il est nommé candidat pour le RN en juin dernier, les militants locaux se réunissent pour savoir ce qu’ils en pensent. Un peu amer, ils finissent par se lancer dans la campagne. "Nous l’avons accueilli alors qu’il nous a été imposé par Paris", explique à BFM DICI Armel Brisson à la tête de la délégation départementale du RN depuis décembre 2022.

Jérôme Sainte-Marie ne sera finalement pas élu en récoltant 48,36% des suffrages exprimés. "Je pense que si j’avais été candidat on l’aurait gagné", assure aujourd’hui Éric Sarlin, trésorier du parti dans les Hautes-Alpes, lui aussi remercié de la délégation départementale en août par Armel Brisson alors encore à sa tête.

"Cette décision on l’a prise avec Jérôme", assure-t-il à BFM DICI. Le couple Sarlin est donc évincé du parti durant l’été. "Cathy a été odieuse au lendemain du second tour et Eric Sarlin a demandé à Jérôme de me virer pour prendre ma place", se rappelle Armel Brisson dont le sort a été scellé cette semaine.

Il dénonce lui un "parti stalinien", "ils veulent dégager les vieux ", assure l’adhèrent du RN depuis 1976 qui vient de renvoyer par courrier, sa carte d’adhérent à Jordan Bardella.

Le pourcentage qu’a fait Jérôme Sainte-Marie aux élections "c’est grâce à nous assure-t-il, il ne sait pas ce qu’est une campagne électorale, il ne connaît strictement rien au territoire, il n’a jamais été encarté au RN", tire à boulets rouges le désormais ex-délégué départemental RN qui est arrivée dans le parti sous l’ère de Jean-Marie Le Pen. Voilà selon lui, une des raisons de son éviction.

"Un parti ce n’est pas une bande de copains"

"En enlevant trois cadres, c’était plus facile pour prendre la fédération", s’énerve Éric Sarlin qui ne compte pas s’arrêter là avec sa femme. "Les montagnards n’en veulent pas, on a des adhérents qui nous appellent tous les jours", assure-t-elle avec la prédiction qu’il n’a aucune chance s’il se relance dans des élections.

"Un parti ce n’est pas une bande de copains, il y a des règles précises à respecter", s’explique Jérôme Sainte-Marie sur le départ des deux membres du bureau, pour le poste de délégué qu’il vient de récupérer. Avant de défendre le parti de Marine Le Pen.

"C’est un parti qui a toujours été centralisé, les règles sont connues par tous et mon prédécesseur savait très bien qu’il avait été nommé par les instances parisiennes".

Les trois mis de côté nous ont tous donné un chiffre, le pourcentage des adhérents à jour de leur cotisation dans les Hautes-Alpes: 76% des 450 adhérents. Selon eux, il était de 16% seulement quand l’équipe en place est arrivée. "C’est grâce à notre travail ça", dit Éric Sarlin.

Que fera Jérôme Sainte-Marie ensuite? Certains lui prédisent un avenir régional, d’autres misent une pièce sur une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale pour tenter une seconde fois la députation dans les Hautes-Alpes. "On fera tout pour ne pas qu’il passe", explique à BFM DICI, déterminé, un membre évincé de la délégation départemental RN des Hautes-Alpes.

"C’est une fédération qui est mal implantée", répond le nouveau délégué départemental qui veut présenter des candidats à chaque élection et créé le "RN Jeunes 05".

Loïc Guerringue